Le président togolais, Faure Gnassingbé, a lancé mercredi 25 avril à Lomé, le fonds Tirsal, un mécanisme incitatif de finance agricole fondé sur le partage des risques. Financial Afrik revient sur les implications de la Banque africaine de développement (BAD) et du Nigéria dans ce premier programme du genre au Togo.
Il s’agit, en effet, d’un programme perçu comme une solution dans la performance de l’agriculture qui représente environ 40 du PIB du pays, et occupe 60 % de la population active. A terme, il devra notamment permettre d’accroître le volume de financement accordé par les banques au secteur.
Inspiré du modèle nigérian (Nirsal, vaste programme du gouvernement fédéral), le fonds Tirsal (Togo Incentive-Based Risk Sharing System for Agricultural Lending) financera, dans sa phase pilote, la culture du maïs et du riz avant d’être élargie en attendant son élargissement à d’autres cultures.
« C’est clair que nous n’aurons pas pu s’inspirer de son mécanisme, sans une collaboration avec le gouvernement nigérian. La plupart des consultants qui ont travaillé avec le Togo à la mise en place de ce mécanisme ont eu l’aval du gouvernement fédéral du Nigéria », confie un des experts sur le programme, dont le consultant principal, Dr Steve, pilote également le Nirsal.
A terme, le Tirsal sera doté d’un financement de 100 millions d’euros, soit plus de 65 milliards de FCFA, « dont une contribution significative de l’Etat », comme annoncé par Faure Gnassingbé dans un discours le 27 avril 2018. Le chef de l’Etat n’avait pas manqué de « remercier, pour leur disponibilité et leur appui, le gouvernement de la République Fédérale du Nigeria ainsi que la Banque Africaine de Développement », sans aucune autre précision (il avait notamment reçu le président de la BAD, Akinwumi Adesina, à la mi-janvier dans son palais à Lomé).
« Il ne faut pas oublier que c’est le président de la BAD qui a fait lancer le Nirsal quand il était encore ministre de l’agriculture. Il est le concepteur du projet, et tout le monde connait son penchant à l’agriculture en matière d’axe de développement », explique notre interlocuteur qui indique que le gouvernement togolais avait « eu beaucoup de rencontres avec la BAD qui nous a énormément conseillés ».
L’institution basée à Abidjan est annoncée, par ailleurs, pour accompagner le projet en termes de financement, et « à aider également à la mobilisation de ressources additionnelles ». Même si pour l’instant, l’Etat togolais compte financer le Tirsal sur fonds propres, « les partenaires financiers mettront la main à la poche, lorsqu’il sera en cours d’exécution », précise-t-on.
« Agir sur la réduction des taux d’intérêt »
Présentant le programme dans son discours, Faure Gnassingbé avait indiqué qu’il inclut les banques et établissements financiers, les compagnies d’assurance, les institutions de microfinance et les fonds de garantie et d’autres agences partenaires.
« La question de l’accès des exploitants d’unités agricoles au financement trouvera une réponse intégrée qui aura pour avantage d’agir également sur la réduction des taux d’intérêt », avait-il souhaité.