Par Antoine Lawson
Le Premier ministre gabonais, Chef du gouvernement Emmanuel Issozet Ngondet a présenté en fin d’après-midi mardi sa lettre de démission au président de la République à la suite d’une décision de la Cour Constitutionnelle de mettre fin aux pouvoirs de la législature actuelle dont la conséquence fut la démission du gouvernement actuel.
Le locataire à la Primature jusqu’au 1er mai avait été nommé Premier ministres en octobre 2016 à la suite d’une élection ptésidentielle contestée, rappelle-t-on.
Le Gabon vit depuis le 30 avril, une situation exceptionnelle avec la dissolution de l’Assemblée Nationale et un Sénat dont les prérogatives sont élargis, partiellement.
Dans l’attente de l’organisation des élections législatives pour l’élection des député qui devraient retrouver la Chambre basse, le Gabon va présenter au cours des prochains mois une sorte de « régime » sans les représentants du peuple.
Rappelons que le mandat des députés avait été prorogé à deux reprises et celui-ci était arrivé à terme le 30 avril…sans les nouvelles élections tant attendues.
Le ministère de l’Intérieur a tout de même pu mettre (difficilement) en place le Centre gabonais des élections (CGE).
La veille, la Cour Constitutionnelle a mis fin au mandat des députés à l’Assemblée nationale et dans le prolongement de cette décision, la haute juridiction a demandé la démission du gouvernement, et donc du Premier ministre, celui-ci n’a ayant pu organiser dans les délais constitutionnels le scrutin initialement prévu en décembre 2016, et reporté à deux reprises.
Le Gabon se dirige donc vers la formation d’un gouvernement de transition, jusqu’à l’organisation d’élections législatives.
Pour la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, le mandat des députés prend fin et le chef de l’Etat doit nommer un nouveau Premier ministre qui présentera un gouvernement pour poursuivre le programme de chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.
« Force est de constater que le gouvernement n’a pas pu accomplir les missions qui lui sont dévolues, notamment la révision de la liste électorale depuis 2017 et la mise en place du Centre gabonais des élections depuis janvier 2018 », a ajouté Mme Mborantsuo dans sa déclaration.
Devant l’absence d’une Assemblée Nationale, le Senat va remplir temporairement une partie des pouvoirs de l’Assemblée Nationale.
La date des législatives sera annoncée par la Cour après avoir été saisie par le Centre gabonais des élections (CGE), une instance rassemblant des membres de la majorité et de l’opposition qui vient de se mettre en place et doit prêter serment mercredi. Le CGE remplace la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), qui avait validé les résultats de l’élection présidentielle d’août 2016, rapporte-t-on.