La croissance économique de la Guinée devrait atteindre environ 6% en 2018, contre une estimation de plus de 8% en 2017, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué publié mercredi 2 mai.
« L’économie guinéenne connaît une croissance rapide, portée par un secteur minier dynamique », a commenté l’institution dont une équipe a séjourné à Conakry du 3 au 15 avril. La forte augmentation des exportations minières a réduit les déséquilibres extérieurs en 2017, poursuit-elle, avant de relever une poursuite de la hausse des investissements étrangers directs dans le secteur minier.
Par ailleurs, indique le FMI, les réserves de change du pays se sont renforcées, avec une augmentation de l’inflation globale (8,9% en 2017). « Améliorer la situation budgétaire de la Guinée est nécessaire pour préserver la stabilité et la viabilité à moyen terme. Accumuler davantage de réserves de change renforcera les réserves externes. Le maintien d’une politique monétaire prudente sera clé afin de maintenir une inflation modérée », commente l’institution.
Les déséquilibres budgétaires de la Guinée se sont détériorés au cours de 2017, enregistrant un déficit budgétaire de base de 1,1% du PIB. « Des investissements publics plus importants que budgétisées et des recettes insuffisantes ont affaibli la performance budgétaire », note le FMI.
Le pays venait de trouver un accord avec les services du FMI sur la première revue du programme de politique économique et de reformes appuyé au titre de la Facilite’ Elargie de Crédit (FEC)
Recommandations
« Mobiliser des recettes fiscales additionnelles, maitriser les dépenses non prioritaires, éliminer progressivement les subventions à l’électricité non ciblées tout en renforçant les filets de sécurité sociale est nécessaire pour réduire les déséquilibres budgétaires de la Guinée », recommande l’institution dans son communiqué.
« L’augmentation des investissements publics dans les infrastructures doit être équilibrée avec la préservation de la stabilité et de la viabilité de la dette à moyen terme. Une stratégie d’emprunt prudente et le renforcement des finances publiques et de la gestion des investissements seront essentiels », ajoute-t-il. Et de recommander également une amélioration du climat des affaires, de la gouvernance et de l’inclusion financière.