De notre envoyé spécial à Tanger, Ibrahima Dia Junior
Près d’une centaine de personnes, décideurs publics, entrepreneurs … venus des 4 coins du monde, de l’Afrique, de l’ Asie, de l’Amérique et de l’Europe se sont réunis à Tanger (Maroc ). Les congressistes se sont penchés sur la question de l’évolution numérique en Afrique.
En marge de l’ouverture officielle du congrès CyFy Africa 2018, vendredi 11 mai, avec pour thème majeur «l’Afrique face aux défis de l’innovation et de la technologie» , les acteurs ont défini les bases d’une véritable révolution virtuelle dans le continent.
Lors de cette journée d’ouverture, les responsables de l’organisation de cette plateforme, une première en Afrique, ont donné le ton sur ce débat numérique.
Ainsi, le président de la région Tanger Tétouan Al Hoceima, Ilyass El Omari, a indiqué que l’Afrique doit tirer son épingle du jeu face à la quatrième révolution industrielle, qui sera caractérisée par une économie du savoir et une intelligence artificielle.
La technologie est un moteur essentiel du développement car elle permettra aux entreprises de booster leurs productions et de renforcer leurs compétitivités, rapporte-t-il.
Et de révéler que les investissements dans le domaine technologique ont considérablement augmenté en Afrique avec un montant d’environ 3 ,7 milliards de dolars pour un taux de croissance de 4 ,5%.
Ilyass El Omari a également averti que les cybers attaques coûtent 450 milliards de dollars par an au niveau de l’Afrique. Ce qui représente 4 fois les pertes causées par les catastrophes naturelles.
Face aux défis de la nouvelles technologie, l’Afrique a besoin impérativement de réflexions pour que le numérique soit au service de l’économie, poursuit-il.
Pour Moulay Hafid El Alami, ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’Économie numérique, l’avènement de l’industrie 4.0 bouleversera la chaîne de transformation industrielle avec les impressions 3D.
Dans ce sens, le ministre a informé que le Maroc vient d’inaugurer à Casablanca une industrie 4.0 de fibre optique, une première en Afrique.
Moulay Hafid Elalamy a souligné que la technologie et l’innovation évoluent tellement vite que nos modes de consommations ont totalement changé. Face à ce «tsunami», des réflexions s’imposent pour être en phase avec les exigences de la nouvelle technologie, lance-t-il.
Le ministre a rappelé que l’Afrique a profité de cette émergence technologique pour développer les services notamment dans la téléphonie.
« L’Afrique est l’avenir du monde, le continent a des potentiels à faire valoir dans le domaine des énergies renouvelables mais également de l’innovation et de la technologie », a-t-il conclu.
Lors du premier jour, de 11h à 22h, des ateliers de travail (panels, diner-débats) ont été organisés. Cela a permis aux participants (experts, ingénieurs, banquiers, entrepreneurs, société civile …) d’échanger sur des questions relatives à l’intégration numérique, de la cyber-sécurité, de l’innovation technologique, du e-commerce et e-busines , du stard up , des réseaux sociaux ….
Le panéliste, Salif Sanogo, journaliste à BBC Afrique, a alerté qu’en Afrique le taux de pénétration de la téléphonie est très fort mais malheureusement le niveau d’éducation est faible.
« Il faut faire de telle sorte que les populations qui n’ont pas eu accès à l’éducation puissent profiter de la nouvelle technologie pour s’instruire davantage », a conseillé le journaliste.