La vulnérabilité liée à la dette de la Gambie reste élevée, a indiqué une mission du Fonds monétaire international (FMI) ayant séjourné dans le pays du 3 au 9 mai 2018, et qui recommande, entre autres, une discipline budgétaire et une limitation « stricte » du recours aux emprunts extérieurs, même à des conditions concessionnelles.
« L’encours de la dette a encore augmenté pour avoisiner 130 % du PIB fin 2017 (dont plus de la moitié est due à des créanciers extérieurs), principalement en raison de problèmes hérités du passé, y compris des décaissements plus rapides de prêts contractés précédemment et la comptabilisation d’arriérés extérieurs du gouvernement précédent, ainsi que la prise en charge par l’État des passifs des entreprises publiques », explique l’institution.
Pour maintenir la viabilité de la dette, poursuit-elle, le pays devra « s’abstenir de contracter de nouvelles dettes publiques ou des passifs conditionnels, avant de dégager une marge budgétaire et d’emprunt supplémentaire », et « mobiliser davantage d’investissements privés ». En outre, il est nécessaire de renforcer la discipline budgétaire et d’accroître les recettes intérieures afin de réduire la vulnérabilité liée à l’endettement, recommande le FMI.
Après plus de 20 années de régime autocratique, la Gambie reste un pays fragile affichant des déficits considérables sur le plan du développement et des infrastructures, ajoute le Fonds qui déplore un caractère « généralisé » et « relativement stagnant » de la pauvreté.
Par ailleurs, elle reste également vulnérable aux chocs en raison de sa taille et de sa dépendance excessive au tourisme et à l’agriculture pluviale de subsistance, conjuguées à l’accès insuffisant à l’électricité (47 %au niveau national) et son coût jugé élevé.
Reprise économique
La reprise économique s’affermit en Gambie, note également le FMI. La croissance ayant rebondi à 3,5 % en 2017 (contre 2,2 % un an plus tôt), ce que l’institution impute à « une meilleure campagne agricole et à un redressement du tourisme, du commerce et des transports ». Pour 2018, le fonds prévoit un taux d’entre 5 et 5,5 %.
L’inflation globale, quant à elle, est tombée d’un pic de 8,8 % en janvier 2017 à 6,5 % en mars 2018, du fait de la stabilisation de la monnaie et d’un rebond de l’offre alimentaire. « Une aide financière extérieure considérable a dopé les réserves internationales et a permis à l’État de réduire son recours aux emprunts intérieurs, ce qui a entraîné une forte baisse des rendements des bons du Trésor », commente l’organisation internationale.