African Media Agency (AMA)/-Aujourd’hui, l’institut Africain des Sciences Mathématiques- Next Einstein Initiative (AIMS-NEI) annonce le premier groupe de lauréates en Science du changement climatique : Docteur Nana Klutse du Ghana, Docteur Jessica Nosizwe Paula Thorn, une sud-africaine vivant aux Etats-Unis et Docteur N’Datchoh Evelyne Toure de la Côte d’Ivoire.
« Le changement climatique représente l’un des plus grands défis du 21ème siècle auquel l’humanité est confrontée. Les pays africains qui connaissent une croissance démographique avec des conséquences en aval sur la redistribution des terres font face à des défis plus grands. Cependant, contrairement à d’autres continents, l’Afrique est mieux placée pour développer son économie et ses industries en utilisant, face au climat, des stratégies intelligentes d’utilisation des données de recherche limitant les phénomènes climatiques extrêmes dans le futur et s’adaptant aux conditions climatiques actuelles. Pour y parvenir, les contributions des hommes et des femmes sont essentielles. C’est pourquoi, en collaboration avec le Centre de Recherches pour le Développement International du Canada et le Gouvernement du Canada, nous avons créé le Programme de bourses AIMS- NEI pour les femmes dans le domaine de la science du changement climatique. Ce programme confie les rênes aux chercheuses afin de contribuer à une réponse sociétale plus durable au changement climatique et nous sommes fiers de ce premier groupe de grande qualité » a dit Monsieur Thierry Zomahoun, Président et PDG de AIMS-NEI.
Chaque lauréate recevra entre 25 000 $ et 31 000 $ sur une année. Le programme de bourses a été rendu possible grâce à une subvention sur cinq ans du Centre de Recherches pour le Développement International du Canada à Ottawa, avec le soutien financier du Gouvernement du Canada par l’entremise des Affaires Mondiales Canada (AMC). Le programme verra entre 16 et 20 bourses octroyées entre 2017 et 2022 à des femmes scientifiques exceptionnelles du monde entier qui appliquent des concepts scientifiques de fond en mathématiques, et ce pour résoudre les problèmes urgents liés au changement climatique qui concernent l’Afrique.
« Le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) est fier d’être partenaire de AIMS-NEI depuis 2010, quand le Canada est devenu le premier donateur à aider AIMS à se développer en Afrique. Au cours de la dernière décennie, nous avons vu de nombreux succès et la création d’un réseau AIMS. Et aujourd’hui, nous sommes ravis d’adresser nos félicitations les plus sincères au premier groupe de lauréates du Programme de Femmes en science du changement climatique. Leurs projets devraient contribuer significativement à notre compréhension du changement climatique et de ses impacts, ainsi qu’à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques et de stratégies novatrices d’atténuation, d’adaptation et de résilience. Nous attendons avec impatience les excellents résultats de recherche de ces scientifiques mathématiciennes exceptionnelles », a dit le Docteur Jean Lebel, Président du Centre de Recherches pour le Développement International.
Les lauréates ont été sélectionnées de manière compétitive parmi 14 candidates à la suite d’un processus d’évaluation en deux étapes par des experts internationaux, y compris un comité de sélection international. Au-delà d’une bourse ordinaire, la bourse de recherche pour les femmes en Science du changement climatique aborde certaines barrières telles que la grossesse, l’accouchement, la fondation d’une famille. Le financement reçu par les boursières comprend les fonds alloués à trois personnes à charge maximum. De même, dans le but de renforcer la capacité des institutions africaines à répondre au changement climatique, les boursières doivent mener leurs recherches dans une institution hôte en Afrique, différente de leur institution d’origine. Ce programme de bourses fait partie du programme plus large de sciences mathématiques pour la résilience au changement climatique (MS4CR) qui vise à construire le capital intellectuel nécessaire pour résoudre la myriade de défis au développement de l’Afrique dus au changement climatique.
Voici les lauréates AIMS-NEI en Science du changement climatique
1. Docteur Jessica Nosizwe Paula Rose Thorn
Sud-africaine; Chercheuse postdoctorale à l’Université d’État du Colorado, États-Unis ; Département des sciences de l’écosystème et de la durabilité, Université d’État du Colorado / African Climate and Development Initiative, Université du Cap
Née en Namibie, Jessica travaille à la protection des services écosystémiques essentiels pour l’humanité, améliore la résilience aux changements environnementaux globaux et gère les compromis entre ces priorités dans les systèmes de petits exploitants, urbains et de montagne. Elle a conseillé un éventail d’acteurs dans la planification de l’adaptation au changement climatique en Afrique, en Asie et en Amérique latine – y compris la Stratégie internationale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe; la Croix Rouge; la Banque mondiale; la Conservation Internationale; WWF; CCAFS; CIFOR; CDKN; Kew; Cambridge; LSE; ETH Zurich; Brown; et les gouvernements du Népal, du Ghana, de l’Afrique du Sud et du Kenya. Elle a co-écrit plus de 50 articles de journaux, documents de conférences, rapports, manuels, chapitres et communications scientifiques. Elle a reçu plus de 20 prix, bourses et subventions, dont la Ligue européenne des universités de recherche, Brettschneider (Cornell), Mind the Environmental Gap (Oxford) et le Seal of Excellence Marie Sklodowska-Curie (Commission européenne). Jessica a obtenu sa maîtrise et son doctorat en philosophie d’Oxford.
Actuellement, Jessica est chercheuse postdoctorale à la Colorado State University, aux États-Unis, où elle étudie la modélisation participative des systèmes socio-écologiques. Elle est membre actif du Fonds pour l’environnement mondial, contributrice aux rapports sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité; et donne des cours à l’université.
Sa bourse combinera l’analyse institutionnelle multi-scalaire, la quantification des services écosystémiques, avec la modélisation probabiliste pour comprendre les synergies et les compromis de l’adaptation écosystémique dans les zones périurbaines en Namibie et en Tanzanie. Elle espère que cela contribuera à faire avancer le processus décisionnel dans le contexte de l’incertitude, à établir des liens ruraux-urbains plus homogènes et à accroître la participation de la communauté scientifique africaine aux programmes de recherche mondiaux. Pendant son mandat, elle sera accueillie par l’Initiative africaine pour le climat et le développement (ACDI), Université du Cap, Afrique du Sud.
2. Docteur Nana Ama Browne Klutse
Ghanéenne; Chercheuse Principale, Institut ghanéen des sciences et technologies spatiales du Ghana
Le Docteur Klutse est chercheuse principale à l’Institut ghanéen des sciences et technologies spatiales de la Commission de l’énergie atomique du Ghana, où elle dirige le Centre de télédétection et de climatologie de l’Institut. Elle a une formation en physique et détient un doctorat de l’Université du Cap. Elle est climatologue. Ses recherches actuelles portent sur la modélisation du climat et les évaluations de l’impact climatique sur la société, la santé et la sécurité alimentaire.
Elle a travaillé sur des projets nationaux et internationaux, y compris la communication du Ghana sur le climat à l’UNFCC et l’expérience CORDEX. Elle a co-écrit un bon nombre d’articles de revues et de livres académiques. Elle est l’auteure principale dans l’AR6 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Elle a reçu plusieurs prix aux niveaux international et national. Elle a été célébrée comme une icône de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle 2018, un programme du Département du Registraire général pour honorer les femmes qui ont réussi au Ghana.
Au cours du programme, qui se déroulera au sein du Département des sciences environnementales et géographiques, à l’Université du Cap, Afrique du Sud, elle étudiera la dynamique de phénomènes climatiques extrêmes de l’Afrique et l’impact des phénomènes climatiques extrêmes dans le contexte du réchauffement climatique. Elle espère que la recherche sur les sciences du climat retiendra l’attention des gouvernements africains.
3. Docteur N’Datchoh Evelyne Toure
Ivoirienne, Assistante de recherche, Université Félix Houphouet Boigny en Côte d’Ivoire
Le Docteur Toure est chercheuse associée à l’université Félix Houphouet Boigny en Côte d’Ivoire. Avant cela, elle était stagiaire postdoctorale au Laboratoire d’Aerologie – L’université de Toulouse, France, où elle a étudié les sources d’incertitudes dans les inventaires de la biomasse africaine et l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en Afrique de l’Ouest dans le cadre du projet DACCIWA. Elle a obtenu son doctorat à l’Université fédérale de technologie du Nigeria (2015) grâce à une bourse du programme WASCAL et ICTP STEP.
Sa recherche de doctorat portait sur l’impact des aérosols provenant de la combustion de la biomasse et de la poussière sur le climat ouest-africain en utilisant RegCM. Les résultats ont montré que les aérosols influent non seulement sur la distribution des précipitations, mais aussi sur les caractéristiques de la mousson en Afrique de l’Ouest. Sa recherche actuelle consiste à étudier les changements potentiels dans les phénomènes climatiques extrêmes en Afrique de l’Ouest et du Centre à 1,5 ° C et 2 ° C de réchauffement global en utilisant le modèle climatique régional (RegCM). En tant que boursière, sa recherche évaluera, dans le contexte de l’accord de Paris, l’impact du changement climatique sur les régimes de précipitations et de températures extrêmes sur la Côte d’Ivoire. Les résultats fourniront des informations précieuses qui pourront être utilisées par les décideurs pour formuler des stratégies d’atténuation, afin de réduire l’impact du changement climatique sur l’agriculture, la santé humaine et l’économie. Elle sera accueillie pendant son stage au centre de compétences WASCAL, au Burkina Faso.
AIMS est un réseau panafricain de centres d’excellence pour l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’engagement public dans les sciences mathématiques. Les centres de AIMS opèrent en Afrique du Sud, au Sénégal, au Ghana, au Cameroun, en Tanzanie et au Rwanda.
AIMS a pour principale mission d’offrir un enseignement de niveau Master de haute qualité aux Africains et Africaines de talent, et de permettre aux étudiants les plus brillants du continent de s’épanouir en tant que concepteurs indépendants, créateurs de solutions et innovateurs capables de propulser dans l’avenir l’Afrique vers son autonomie scientifique, éducative et économique.
Il y a maintenant plus de 1500 anciens etudiants AIMS (32 % des femmes) provenant de 43 pays africains à travers le monde qui contribuent à la recherche de pointe, la poursuite de leurs études post-universitaires vise ou le lancement d’une carrière progressive à l’aide de leur formation en sciences mathématiques.
Contacts Médias:
Pour AIMS-NEI
Nathalie Munyampenda
Directrice, Communications et engagement du public
E:
nmunyampenda@nexteinstein.org
Pour IDRC
Angela Baiya-Wadeyua
Conseiller de communication
Centre de recherches pour le développement international
Bureau régional de l’Afrique subsaharienne
E:
abaiya@idrc.ca