Les ressources minières ne sont apparemment pas le seul paradoxe Guinéen, la politique a du répondant au pays d’Alpha Condé. Depuis la tenue des élections communales du 4 février 2018, il y a plus de trois mois, c’est l’impasse, pouvoir et opposition s’accordent sur les dysfonctionnements enregistrés mais sont impeccables de s’accorder sur l’essentiel pour installer les maires. Conséquence : en dépit de la tenue des élections, les communes sont dirigées par des délégations spéciales.
L’autre invraisemblance, c’est la démission du gouvernement Youla, le jeudi 17 mai dernier sous la demande expresse dit-ton du président Condé. Entre l’annonce d’un remaniement par Alpha Condé et la démission du gouvernement, il s’est écoulé plus de deux mois plongeant l’administration dans l’incertitude. Alors que les spéculations dominaient le débat public, le gouvernement Youla a été remercié.
Désormais, chargé de conduire les affaires courantes, la nomination d’un nouveau Premier ministre ne devrait pas excéder sur le plan juridique les 72 heures. Hélas ! Les habitudes ont la peau dure, les Guinéens attendent toujours de découvrir leur nouveau premier ministre, l’homme « providentiel », avec un caractère affirmé, contrairement à Youla, qui était carrément dans l’effacement face à l’omniprésent Alpha Condé, et dont les dernières revendications syndicales et les violences inouïes qui ont suivi ont contribué à fragiliser le gouvernement et susciter, avec la cherté de la vie et le chômage, la lassitude au sein de la population
En attendant, le pays fonctionne au ralenti, car aucune décision majeure ne être prise par le gouvernement congédié.