La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) doit être façonnée et mise en œuvre pour permettre à l’Afrique de créer des opportunités pour ses citoyens ; stimuler le programme d’industrialisation du continent et assurer une croissance inclusive, déclare le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
Prenant la parole lors de la clôture de la 51ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, à Addis-Abeba, M. Ahmed dit qu’avec la ZLECA, l’intégration économique du continent est inévitable.
« Ensemble, nous nous épanouirons ; ensemble, nous permettrons à nos jeunes de bénéficier d’une situation favorable dans l’avenir de notre continent. Nous exploiterons leur énergie et leur créativité pour le bien-être collectif », indique le Premier ministre, ajoutant « Nous devons également engager de plus en plus le secteur privé dans l’intégration économique et introduire des politiques agressives pour élargir l’accès des femmes aux opportunités économiques ».
Il informe que les gouvernements africains attendent de leurs ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales qu’ils fassent preuve de leadership pour garantir que le commerce ne soit pas une fin en soi mais le moyen de promouvoir le bien-être des Africains.
- Ahmed précise que l’Éthiopie est pleinement consciente des opportunités offertes par l’Accord de libre-échange et est prête à « suivre le Rwanda et le Ghana pour leur rôle de pionnier dans la ratification de la ZLECA ».
Il exhorte les autres pays africains à adhérer à la ZLECA et à ceux qui l’ont déjà fait, à la ratifier rapidement afin que ledit accord puisse entrer en vigueur prochainement. Au moins 44 pays ont signé l’accord qui rassemblera 1,2 milliard de personnes avec un Produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 2 000 mille milliards de dollars américains.
En créant un marché continental unique pour les biens et services, le continent espère dynamiser le commerce entre les pays africains.
Les 60 ans de la CEA
- Ahmed profite de l’occasion pour souhaiter un joyeux anniversaire à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), alors que l’Organisation fête ses 60 ans cette année.
« La CEA est en effet au premier plan de la recherche de pointe en matière de politique, de leadership éclairé et de conseils depuis le premier jour », déclare-t-il.
En fait, c’est notre propre groupe de réflexion interne qui nous a aidés à défendre nos aspirations continentales avec le zèle d’un missionnaire. Cependant, dans l’esprit de l’unité africaine, la CEA n’était seule. Il y avait aussi l’Organisation de l’unité africaine, maintenant Union africaine ».
Il poursuit : « Comme nous le savons tous, chaque anniversaire implique un engagement critique et réfléchi sur le passé, le présent et l’avenir. C’est dans ce but que nous devons réfléchir aux étapes franchies au fil des années pour nous assurer que nous appliquons les leçons tires et que nous bâtissons ensemble une meilleure CEA ».
- Ahmed met au défi les dirigeants africains d’imaginer l’Afrique qu’ils créeraient s’ils réussissaient à mettre fin aux armes, ils rendraient leurs communautés autonomes et construiraient des institutions plus fortes.
« Imaginez si nous n’investissons pas toutes nos ressources pour nous entretuer », dit-il.
« En cet anniversaire, la CEA doit regarder avec fierté et envisager l’avenir avec espoir. La CEA doit rassembler toutes ses ressources pour soutenir la ZLECA. La CEA est parmi nous depuis 60 ans et je suis confiant qu’elle sera là pour la prochaine phase de développement de l’Afrique », ajoute le Premier ministre.
La réunion a eu lieu sous le thème, « Zone de libre-échange continentale africaine : Créer une marge d’action budgétaire en faveur de l’emploi et de la diversification économique » et a été suivie par les ministres africains des finances, de l’économie et de la planification ainsi que par les gouverneurs des banques centrales.