Publié le 21 mai, le nouveau rapport présenté par Allan & Associates, cabinet-conseil en politique et gestion des risques apporte quelques précisions.
Djibouti, qui souhaite devenir le centre de transbordement de la Corne d’Afrique, a démontré son attractivité en matière d’investissements au cours des dernières années. Situé à proximité de voies maritimes figurant parmi les plus fréquentées, ayant accès à l’Océan Indien et à la Mer Rouge, ce pays peut se vanter de la stabilité politique et de la paix conquises depuis des décennies, contrairement à certains de ses voisins comme la Somalie divisée, l’opaque Érythrée ou encore le Yémen dévasté par la guerre.
« Djibouti propose un environnement attractif aux investisseurs de la Corne d’Afrique mais la prudence est de mise » souligne Olivier Milland, analyste sénior et spécialiste de l’Afrique subsaharienne, auteur du rapport.
Selon l’évaluation d’Allan & Associates, les indicateurs démontrent que les risques d’investissement à Djibouti sont considérables, notamment en raison des facteurs suivants :
- L’inquiétude croissante face à la corruption étant donné le recul des évaluations internationales en matière de transparence et de gouvernance
- La concurrence régionale dans le cadre des marchés, peut se traduire par l’accès des élites nationales aux revenus des investisseurs étrangers
- La faiblesse des indicateurs macroéconomiques, avec une dette publique qui atteint 87 pourcent du PIB en 2018
- La dépendance excessive par rapport à l’Ethiopie voisine – 95 pourcent des exportations éthiopiennes passent par le port de Djibouti – et à la Chine, sa principale source d’investissement étranger
- La vulnérabilité à une tendance protectionniste mondiale alimentée par Donald Trump,Président des États-Unis en raison du recours au trafic portuaire
- Les conflits dans les pays du Golf menacent la stabilité des investissements
- L’inquiétude par rapport à la renégociation des marchés dans le cadre d’une nouvelle loi etlocalisation
« Le changement des dynamiques géopolitiques dans la région, allié aux politiques protectionnistes des États-Unis et aux conflits entre les pays du Golf, posent des défis supplémentaires aux investisseurs », conclut Milland.