Le groupe sud-africain a annoncé vendredi sa faillite. La fin d’une longue aventure pour une entreprise emblématique de la nation arc-en-ciel.
La nouvelle est tombée tel un couperet : Le groupe Basil Read, longtemps l’un des fleurons sud-africains du secteur de la construction, a annoncé vendredi après-midi s’être placé sous la protection de la loi sur les faillites. A la bourse de Johannesburg, où la société est cotée, l’effet a été immédiat : le titre a terminé en baisse de 89 %, s’échangeant à deux cents à la clôture, après avoir touché un plus bas de un cent en séance.
L’annonce de cette faillite est l’aboutissement d’une longue descente aux enfers pour la compagnie, qui à la fin des années 2000, était considérée comme l’une des valeurs stars de la place financière sud-africaine. Portée notamment par les promesses d’investissements massifs de l’Etat sud-africain dans le domaine des infrastructures, à l’approche de la Coupe du monde de football de 2010, l’entreprise voit alors son titre coter à 30 rands (1500 fois plus qu’aujourd’hui) pour une valorisation globale de 5 milliards de rands (380 millions de dollars). Nombre de ces promesses de dépense publique ne se concrétiseront cependant jamais, la crise financière de 2008-2009 étant passée par là. Une situation fâcheuse pour Basil Read qui, à l’image d’autres sociétés sud-africaines actives dans la construction, s’est lourdement endettée pour construire par anticipation des projets d’infrastructures censés être ultérieurement financés par l’Etat.
L’entreprise n’a depuis cessé de s’enfoncer dans une spirale sans fin pour tenter de tenir ses multiples engagements financiers : après avoir annoncé en mars une perte nette de plus d’un milliard de rands (75 millions de dollars) pour l’exercice 2017, la direction de Basil Read reconnaissait que le passif total du groupe (2,1 milliards de rands) excédait de loin ses actifs totaux (1,4 milliard). C’est finalement la récente décision du consortium des établissements préteurs de ne plus prolonger ses financements auprès du groupe en difficulté qui aura eu raison de celui-ci. La disparition de Basil Read met fin à une aventure entrepreneuriale commencée en 1952 et qui aura été à l’origine de certaines des réalisations les plus emblématiques de la nation arc-en-ciel (Circuit du Kyalami, siège du groupe Nedbank à Sandton, complexe immobilier de Cosmo City…).