La Commission européenne annonce ce 22 juin avoir obtenu l’aval du Conseil de l’Union éuropéenne afin de lancer des négociations sur un nouvel accord de partenariat avec les 79 pays africains, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
Signé en 2000, l’actuel accord connu sous le nom d’Accord de Cotonou, expire en février 2020 et ses dispositions prévoient l’ouverture de négociations sur un futur partenariat d’ici la fin du mois d’août 2018.
Ce nouveau round de négociations va s’ouvrir alors que la question des APE, Accords de Partenariat Économique, qui devaient prendre le relais de Cotonou sous l’injonction de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) reste pendante. Le régime préférentiel unilatéral dont bénéficient les exportations des Etats ACP vers l’UE dans ce cadre commercial a en effet été épinglé comme incompatible avec les règles du commerce international.
La raison de ce piétinement est la résistance de certains Etats dont le géant nigérian, le démantèlement réciproque des barrières tarifaires (même s’il ne devrait concerner que 75% des marchés ACP), tel que prévu par les APE, est perçu comme un océan d’incertitudes dans lequel nombre de pays ACP ne daigne pas se risquer.
Par ailleurs, le fait que certains pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana aient signé, par mesure de précaution, des APE intérimaires, pousse à penser que la question sera bien au cœur des négociations.
« Nous sommes prêts à nous lancer dans la création d’un partenariat dynamique et moderne avec nos partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Ce nouveau partenariat sera un puissant outil pour faire face ensemble aux défis auxquels nous devons apporter des solutions – qu’il s’agisse de lutter contre la pauvreté et les inégalités, des questions de paix et de sécurité, du changement climatique ou de croissance durable au bénéfice de tous », a déclaré Neven Mimica, le commissaire chargé de la coopération internationale et du développement.
Ce beau discours avenant va laisser la place à d’âpres négociations dans un contexte où le continent africain travaille à la mise en place de ZLECA, sa propre zone de libre-échange.
Rappelons que les pays ACP, qui se sont concertés fin mai dernier à Lomé, ont choisi le Togo pour présider le groupe ministériel devant conduire les négociations avec Bruxelles.