L’histoire pourrait relever d’un fait divers si ce n’était pas celle d’un tennisman allemand, l’un des meilleurs de sa génération face à un Etat, la Centrafrique, à la dérive depuis 6 ans, entre coup d’Etat, gouvernement de transition, élections et ventes de diamants par des groupes armés sous fond de gué-guerre confessionnelle au nez et à la barbe des forces onusiennes.
En proie à des déboires judiciaires à Londres pour « faillite personnelle », Boris Becker, une photo avec le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, à l’appui, dit détenir un passeport centrafricain valide (son entretien devait être diffusé ce 24 juin par la BBC). De son côté, la Centrafrique nie, estimant que le sésame proviendrait certainement d’un lot de passeports volés.
L’ancien n°1 mondial, âgé aujourd’hui de 50 ans, maintient avoir été nommé en avril attaché auprès de l’Union européenne pour les affaires culturelles, sportives et humanitaires de la Centrafrique. « J’ai reçu ce passeport de l’ambassadeur, j’ai parlé au président à de nombreuses reprises, a déclaré Boris Becker à la BBC. (…) Je pense que les documents qu’ils me donnent sont authentiques». Il a également assuré qu’il serait «très heureux de se rendre à Bangui» pour trouver un moyen de «résoudre ce malentendu».
Bangui persiste et signe. « Ce document est un faux. Je le connais, je connais ma signature. Je suis sérieux», a tranché, auprès de la Deutsche Welle, Charles Armel Doubane, le ministre des Affaires étrangères. Son directeur de cabinet, Chérubin Mologbama, précise que le document établi le 19 mars 2018 affiche un numéro de série qui correspond à «des passeports vierges volés en 2014». Tout est faux, semble-t-il. Tout, sauf la photo du tennisman avec le président centrafricain.
En fait, il semble qu’il y a un problème de centralisation des données entre l’ambassade centrafricaine à Bruxelles, la présidence de la république et le ministère centrafricain des affaires étrangères.