Sur la défensive depuis la débâcle du distributeur Steinhoff, dont il est le principal actionnaire, l’homme d’affaires sud-africain Christo Wiese a couvert une partie des actions qu’il détient dans l’autre grande enseigne qu’il contrôle, Shoprite.
Suivant les termes de la transaction, annoncée par communiqué mercredi et qui porte sur la mise en place d’une couverture financière, les banques FirstRand, Rand Merchant Bank et Barclays Africa ont placé 17 millions de titres auprès d’investisseurs institutionnels à 210 rands l’action, soit une légère décote par rapport au cours boursier de clôture de la veille (224,89 rands). La couverture proprement dite porte sur une valeur globale de 3,6 milliards de rands (265 millions de dollars) et passe par la mise en place d’un collar, une stratégie financière permettant à Christo Wiese de limiter les risques de pertes sur son portefeuille de titres. Un risque bien réel : à la bourse de Johannesburg, le cours de l’action Shoprite a baissé de près d’un quart depuis mars.
L’opération, qui porte sur 2,9 % du capital du distributeur, a été initiée par la firme Titan Premier Investements (TPI), le principal véhicule d’investissement du financier sud-africain, aujourd’hui aux abois. Depuis l’annonce d’irrégularités comptables à Steinhoff en décembre dernier, un énorme scandale financier portant sur un « trou » de 7 milliards de dollars, qui a fait dégringoler de 95% le cours du titre du groupe, Christo Wiese a dû céder pour 4,2 milliards de rands (310 millions de dollars) d’actions Shoprite en trois opérations consécutives. Un désengagement subi plus que voulu mais le tycoon sud-africain ne s’avoue pas vaincu : s’estimant totalement étranger aux irrégularités comptables constatées chez Steinhoff, Christo Wiese réclame désormais devant la justice le remboursement de 5 milliards de dollars pour une série d’investissements faits dans l’entreprise, en 2015 et 2016.