Rendre l’agriculture togolaise compétitive et attractive ? Et surtout comment inciter les banques et institutions financières à investir dans ce secteur ? C’est pour répondre à ces problématiques que le gouvernement a lancé le MIFA, Mécanisme Incitatif de Financement Agricole.
Le constat est sans appel : le secteur agricole représente 40 % du PIB togolais. C’est près de la moitié. Pourtant l’agriculture n’est financée qu’à hauteur de 0,3%.
Pourquoi ? Parce que le secteur est considéré comme « risqué », notamment à cause des menaces climatiques qui peuvent endommager voire détruire des récoltes.
Le MIFA intervient alors comme un fonds de garantie. Le garant c’est l’État lui-même. Les risques étant partagé, les institutions financières ont donc moins de crainte à financer des coopératives ou des petits exploitants. Car c’est bien là l’enjeu, permettre aux « petits agriculteurs » d’avoir accès au crédit pour se développer et devenir plus compétitif.
La mise en place de ce mécanisme de financement s’inspire d’un programme effectif au Nigeria depuis 2013, le NIRSAL (Nigeria Incentive-Based risk sharing system for agricultural leading).
Le MIFA bénéficie du soutien financier du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Le programme en est à sa phase pilote, Il devrait toucher dans un premier temps 5000 agriculteurs et toucher à terme, près d’un million de producteurs des filières Pour cette première phase, l’accent sera mis sur le manioc, le maïs et le riz. Ces filières devraient bénéficier d’un meilleur accès aux prêts, ainsi que d’une baisse significative des taux d’intérêts des crédits de 15% à 7,5%.
Rappelons que le Togo compte 7 millions d’habitants, dont 75 pour cents a moins de 25 ans, 75 % vivent en milieu rural, dans un pays où l’agriculture fournit 60% de la force de travail.