Malgré une contestation qui ne faiblit pas du côté des syndicats et de la société civile, le gouvernement guinéen privilégie l’implémentation de mesures d’accompagnement pour, dit-elle, soulager la population.
Alors que les syndicats, eux, négocient autour de la table un retour au prix initial de 8000 GNF (0,9 dollars), les autorités n’entendent pas céder à l’exigence syndicale et populaire. Résultat : c’est le dialogue de sourds et l’impasse.
En effet, comme en Haïti ces derniers jours, les Guinéens sont massivement descendus dans la rue mardi 10 juillet 2018 à l’appel d’une coalition de la société civile dénommée « les forces sociales » pour dénoncer une augmentation « fantaisiste » du prix du carburant à 10 000 GNF, et exiger sans délais, le retour au prix initial.
À la différence de la population haïtienne qui a réussi à faire plier son gouvernement après des journées d’émeutes et de pillage, en Guinée, le gouvernement ne veut pas céder en dépit de la paralysie totale du secteur des transports depuis une semaine et des activités en général.
Malgré les menaces de durcissement du mouvement par les syndicats et la société civile, l’exécutif croit en ses mesures d’accompagnement pour désamorcer la crise. « Le gouvernement informe les populations de Conakry, le retour sur la voie, dès cette semaine du Train Express Conakry-Kagbelen ainsi que la mise en circulation d’une quarantaine de bus avant la fin du mois pour améliorer le transport à Conakry et dans ses environs immédiats », a-t-il annoncé dans un communiqué.
Comme seconde mesure, le gouvernement se dit disposé à entamer des pourparlers dans les meilleurs délais avec le syndicat des transporteurs en vue de l’harmonisation des tarifs de transport urbains et interurbains. Des dispositions qui ont été qualifiées de « mesurettes » par certains leaders syndicaux qui les ont d’ores et déjà rejetées.
En attendant, l’inter-centrale CNTG-USTG appuyée par la totalité de la société civile Guinéenne a réussi son pari : celui de paralyser toutes les activités à Conakry et dans certaines villes de province.