En difficulté financière, le cimentier kényan ARM Cement vient de remporter une manche décisive dans son combat pour sa survie : la Société financière internationale (SFI) financera le rachat de 12 milliards de shillings de sa dette (120 millions de dollars).
Les modalités financières de l’opération, qui deviendra effective en 2019, ont été révélées aujourd’hui par le Business Daily. Concrètement, ARM rachètera- avec l’appui de la SFI- une partie de sa dette existante à court et à moyen terme, qui est relativement chère (jusqu’à 17,5% de taux d’intérêts annuels), pour la substituer par les nouvelles conditions d’emprunt de son créancier institutionnel (6 % d’intérêts annuels et une maturité de 10 ans), nettement plus favorables. « Nous restructurons de la sorte notre bilan pour permettre à l’entreprise de se redresser », résume Pradeep Paunrana, le PDG d’ARM Cement, cité par notre confrère de Nairobi. L’annonce de cet accord survient peu après le premier défaut de paiement du cimentier, ARM Cement n’ayant pas été en mesure d’honorer un récent engagement financier sur une partie de sa dette obligataire, arrivée à échéance le 6 juin dernier.
La SFI aurait par ailleurs proposé une prise de participation au capital du cimentier, pour un montant de 50 millions de dollars. Mais, déterminée à obtenir de meilleurs conditions, la direction d’ARM jouerait apparemment la montre, le PDG de l’entreprise ayant rappelé récemment que « le prix actuel des actions sous-évalue considérablement la société (le titre évolue aujourd’hui autour de 4 shillings contre près de 100 en 2014) ». Il fait donc le pari que la valorisation de la firme qu’il dirige s’accroitra sensiblement d’ici l’année prochaine, au moment où l’accord sera rentré en application. Dans l’intervalle, la valeur devrait rester très volatile: après une hausse initiale de près de 10 %, à l’annonce de l’accord, le titre perdait ce mercredi près de 13 % à la bourse de Nairobi.