Les autorités gabonaises viennent de lancer des discussions avec des partenaires internationaux pour la mise en place, une nouvelle fois, d’une compagnie nationale aérienne. Même si depuis la liquidation d’Air Gabon, en 2005, toutes les tentatives du genre se sont soldées par des échecs.
Basé à Djeddah, le groupe saoudien Nexus Aero International semble bien parti pour faire affaires avec le Gabon. Une délégation conduite par son président directeur général a été reçue, vendredi 13 juillet à Libreville, par le ministre des transports et de la Logistique du pays.
Au terme des négociations, Libreville souhaite bien disposer d’une nouvelle compagnie aérienne, après la liquidation en 2005, de l’ancienne Air Gabon. Créée en 1977 avec un capital de 6,5 milliards de francs CFA (10 millions de dollars) suite à la sortie du pays de l’ancienne compagnie multinationale aérienne Air Afrique, Air Gabon n’avait jamais recouvré de bénéfices depuis 1994, et a dû cesser ses activités en juin 2006 à la suite de plusieurs annulations de vols et d’une gestion opaque.
Après son échec et le pari raté pendant quelques années de la compagnie privée Gabon Airlines, les autorités gabonaises avait également tenté de s’allier à Ethiopian Airlines, puis à Air Sénégal International (elle aussi en difficultés à l’époque) pour se doter d’une compagnie. Et puis vint l’idée de créer Air Cemac qui desservirait la sous-région d’Afrique Centrale ; mais les Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ont plutôt choisi de composer individuellement.
Par ailleurs, cette nouvelle initiative intervient 12 ans après la signature d’un pacte d’actionnaires entre le Groupe Royal Air Maroc et l’Etat gabonais, visant à faire d’Air Gabon, une nouvelle compagnie baptisée Air Gabon International. Seulement, ce projet de partenariat n’a pas réussi à se concrétiser. En cause : des visions économiques opposées entre les deux parties.
C’est en 2006, en effet, que le Groupe aérien Royal Air Maroc (RAM) avait annoncé la création d’Air Gabon International, dont elle détiendra une part majoritaire dans le cadre de ses efforts d’expansion en Afrique. A l’époque, la flotte d’Air Gabon, vieillissante, avait été réduite à deux appareils, des Boeing 767-200 et 737-200 restés cloués au sol pour des problèmes de moteur.
De source officielle recoupée, Air Gabon avait accumulé une lourde dette estimée à 50 milliards de F CFA, et avait du mal à payer les salaires de ses 1 100 employés avec une masse salariale mensuelle estimée à 600 millions de F CFA pour le personnel local.
On rappelle qu’en 2004, sa direction avait recentré le plan de vol sur la côte ouest de l’Afrique avant de supprimer certaines dessertes jugées non rentables comme la liaison Libreville-Dubaï pourtant très prisée des commerçants Ouest-Africains.
Par Antoine Lawson