Après le temps des politiques, voici venu celui des experts. Pendant 4 jours, (du 17 au 20 juillet), les acteurs sénégalais du commerce, regroupant les opérateurs économiques , les entreprises, le secteur privé , le patronat ainsi que les douaniers vont débattre des aspects techniques de la libéralisation des produits dans le cadre la Zone de libre-échange continentale africaine.
L’accent sera essentiellement mis sur les règles d’origines (RO) et le commerce des services. L’objectif de ces assises est d’impliquer l’ensemble des acteurs du commerce afin de mieux défendre les intérêts du Sénégal dans ce processus de libéralisation.
Lors du premier jour , le Secrétaire général du ministère du Commerce, de la Consommation, du Secteur informel et des PME , Makhtar Lah, a annoncé la libéralisation de 5 secteurs prioritaires. Il s’agit des services financiers , des transports , de voyage, des services fournis aux entreprisses et celui de la communication.
« La libération de ces 5 secteurs à forte valeur ajoutée, témoigne l’importance qu’accorde le Sénégal à ce marché commun, qui comptera 2,5 milliards de consommateurs à l’horizon 2050 », a-t-il souligné.
De son côté, le directeur du commerce extérieur du Sénégal, Fallou Mbow Fall, est largement revenu sur les fondamentaux du concept des règles d’origines (RO), qui sont des instruments utilisés pour harmoniser la tarification des différents produits échangés dans cette zone.
Selon le spécialiste en commerce international, les RO sont des excellents indicateurs qui peuvent renseigner, si la région a tendance à développer le commerce intra-africain et la valeur ajoutée industrielle.
Apportant plus de détails sur les RO , le responsable a révélé que , « l’appendice sur les RO est une liste d’établissements de règles , qui précise la nature où le niveau de livraison ou de la transformation suffisante que la matière non originaire doit atteindre pour que le produit obtenu soit considéré comme originel ».
Enumérant certains critères des RO, le responsable a expliqué que l’appendice contient essentiellement deux critères fondamentaux à savoir les critères de produits entièrement obtenu et les critères de changement tarifaires.
Cela permet aux pays membres, s’ils veulent fabriquer un produit, d’accorder la priorité aux matières premières disponibles à l’échelle régionale avant d’importer.
Et, par conséquent, cela montre que les Etats de la ZLECA sont résolument engagés pour le développement du commerce intra africain, qui pourrait s’accroître de 52,3 % en éliminant les droits de douane à l’importation.
A noter que les chefs d’états africains ont récemment adopté dans la capitale mauritanienne, en marge du sommet de l’UA, les annexes au Protocole sur le commerce des marchandises, le règlement des différends et la liste des secteurs prioritaires sur le commerce des services.
Il appartient désormais à chaque Etat membre de choisir sa liste de produits à libéraliser à 90%, conformément à son appartenance à un espace économique.