C’est dans un contexte marqué par la guerre commerciale principalement entre les Etats-Unis de Donald Trump et la Chine de Xi-Jiping que les BRICS ont ouvert, mercredi 25 juillet 2018, leur 10e sommet à Johannesburg.
Le thème de la rencontre témoigne des ambitions des pays membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) pour le continent. « Brics en Afrique: la coopération avec les pays émergents pour une croissance inclusive à l’ère de la Quatrième révolution industrielle».
Chacune de ces puissances émergentes dispose de son propre agenda africain. Dernière arrivée dans ce qui jusque-là se limite à une course aux matières premières, la Russie a posé pied en Centrafrique, au cœur du pré-carré français, tout en multipliant des accords de coopération technique et militaire avec divers pays.
Pas de quoi gêner l’ogre chinoise, qui reste premier partenaire commercial du continent, son premier investisseur et, depuis peu et au grand dam du FMI et de la Banque Mondiale, son premier créancier. Une tendance qui va se renforcer à la fin de ce sommet puisque la Chine annonce un programme d’investissement de 14,7 milliards de dollars en Afrique du Sud.
Les deux pays (Chine et Russie) comptent définir lors de cette rencontre, ensemble avec les trois autres puissances, une stratégie pour faire face à la menace américaine.
En effet, le président Donald Trump avait déclaré une guerre commerciale à ses rivaux commerciaux, notamment la Chine, l’Union européenne et la Russie. Washington a notamment déclenché une première salve au deuxième trimestre de l’année sur l’acier et l’aluminium – dont la Chine est la principale cible -, avant de menacer, entre autres, de relever les droits de douane sur l’industrie automobile. Ceci, au nom d’une sécurité des approvisionnements des USA.
En réponse, Pékin n’avait d’autres choix que de dénoncer « la pire guerre commerciale de l’histoire », et de taxer de nouveaux produits américain. Le président chinois, Xi Jiping, qui a précédé son arrivée au sommet des BRICS d’un périple qui l’a conduit au Sénégal et au Rwanda, a déclaré que « le sommet de Johannesburg a une importance toute particulière compte tenu des nouvelles circonstances ».
D’ailleurs, cette rencontre à laquelle participent d’autres dirigeants débattra des nouvelles mesures de lutte contre le protectionnisme conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Au nombre des autres chefs d’Etats présents à Johannesburg, on cite le Turc Recep Tayyip Erdogan, le Gabonais Ali Bongo, le Sénégalais Macky Sall, l’Ougandais Yoweri Museveni, l’Angolais Joao Lourenço, le Rwandais Paul Kagamé et le Togolais Faure Gnassingbé, par ailleurs président en exercice de la CEDEAO.
Formellement créé en 2009, le bloc BRICS, issu d’un acronyme créé à l’origine par Goldman Sachs, regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, cinq pays qui présentent, à eux seuls, 42 % de la population de la planète, les 2/3 de sa croissance, et plus de 20% du PIB mondial. Le principal objectif du club des émergents est de renforcer son poids économique et politique sur la scène internationale. L’Afrique servira dans ce cadre de réserves de matières premières et de débouchés pour les produits industriels (généralement plus abordables ) des BRICS.