Isabel Dos Santos a entamé une nouvelle bataille avec João Lourenço, le successeur de son père à la tête de l’Angola. Depuis l’alternance, les affaires tournent mal pour la fille d’Eduardo dos Santos.
Après avoir perdu la gestion du pétrole et du diamant successivement en novembre et décembre 2017 suite à son limogeage de la société pétrolière Sonagol ainsi que l’annonce de la Sodiam, la Société publique angolaise de commercialisation des diamants, de son retrait du capital de Victoria Holding Limited où l’on retrouve Sindika Dokolo, le mari d’Isabel Dos Santos, une nouvelle bataille vient de déclencher entre le président Angolais et la femme d’affaires.
Cette fois-ci, Joao Lourenço a ordonné, via un décret présidentiel pris début juin 2018, l’annulation de la concession d’un port en eaux profondes à Barra do Dande, une commune au nord-ouest du pays bordée par l’Océan atlantique, évoquant un processus de réexamen des concessions.
En effet, la concession avait été attribuée par son prédécesseur à la société Atlantic Ventures dans laquelle Isabel Dos Santos détient des actions pour la construction du port.
Mais l’Etat invoque différents motifs, dont le non-respect de la loi sur les marchés publics. Le gouvernement reproche, en effet, à la démarche de l’ancien président de « ne pas avoir respecté les dispositions légales » sur les marchés publics, en octroyant le projet sans appel d’offres préalable.
Jointe par La Tribune Afrique, « la femme d’affaire défend dur comme fer la légitimité de ce marché et dénonce une décision politiquement motivée ». Elle considère que «les décisions actuelles de réexamen des concessions sont motivées par des considérations politiques».
Dans un communiqué transmis à la presse locale mercredi 18 juillet, la société AV se dit « surprise », avant de dénoncer une « décision infondée » et « expropriatrice au regard du droit angolais et du droit international ».
Le document de quatre pages défend la conformité à la loi du processus d’octroi du marché public et de toutes les clauses y afférentes.
Pour rappel, la concession a été attribuée à AV depuis le 20 septembre 2017 par décret présidentiel d’Eduardo dos Santos, appuyée – selon les autorités – d’une garantie souveraine de l’Etat de 1,5 milliard de dollars, soit le coût du projet, pour faciliter le démarrage des travaux.
Le port devrait être équipé d’un quai de 1 600 m, s’étendre sur une superficie d’environ 100 ha et disposer d’une capacité de 3 millions d’EVP (Equivalent vingt pieds) par an, soit 3 millions d’unités de conteneurs chaque année.
Depuis son accession au pouvoir en septembre 2017, João Lourenço s’est fixé l’objectif d’assainir la gestion de l’Etat en mettant un point d’honneur à la transparence, afin que les contrats publics notamment, bénéficient au mieux au pays.
Outre le limogeage d’Isabel dos Santos de la présidence de la Sonangol, il a annulé plusieurs contrats de la femme d’affaires et de son frère, José Filomeno dos Santos, d’un total de «plus 20 milliards de dollars».