«Notre rôle c’est d’atténuer le risque pays »
En marge des récentes assemblées générales de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA, African Trade Insurance (ATI), tenues à Abidjan, Financial Afrik s’est entretenu avec le directeur général de cette institution. De nationalité kenyane et panafricaniste avant tout, George Otieno est convaincu de sa mission.
Comment se présente l’African Trade Insurance ?
L’ African Trade Insurance a été établi en 2001 et basé à Nairobi, au Kenya. A son démarrage , l’organisme dédié à l’assurance du credit et d’investissement en Afrique comptait 7 pays membres. Aujourd’hui ce nombre a doublé et devrait encore augmenter au vu des intentions d’adhésion. Nous sommes depuis l’année dernière à Abidjan. Notre rôle est de faciliter les échanges inter-africains en atténuant le risque de défaut et les risques politiques liés a l’investissement. La solidité de notre bilan, la qualité de nos fonds propres et notre signature (A avec perspective stable selon Standard & Poor’s) facilitent notre mission.
Vous venez de tenir vos assemblées générales à Abidjan. Que retenir de l’exercice écoulé ?
Le fait marquant aura été le dépassement du cap des 2 milliards d’USD d’expositions brutes avec un chiffre atteignant les 44.8 millions d’USD. La Côte d’Ivoire est le tout nouvel adhérent. Nous y avons investi 500 millions de dollars dans l’accompagnement des flux commerciaux. En 2017, l’ACA a supporté des échanges et des investissements d’une valeur de 10 milliards d’USD dans ses États membres.
Nous intervenons en général dans l’atténuation du risque politique du pays. En ce qui concerne stricto senso nos performances annuelles, nous avons dégagé un bénéfice de 9 millions de dollars au titre de l’exercice 2017, soit une augmentation de 55% sur une base comparable.
Quid de l’adhésion des pays ouest africains a l’ACA?
L’Afrique de l’Ouest fait partie de nos priorités. Après le Bénin et la Côte d’Ivoire, il y a des demandes d’adhésion du Nigeria, du Ghana, du Mali et duBurkina Faso et du Togo. C’est de bon augure. Notre objectif c’est d’inclure le maximum de pays africains, ce qui confortera davantage notre modèle.
Comment évaluez-vous votre pricing ?
Cela dépend du risque et de la notation du pays. Nos équipes analysent en continu l’environnement de nos pays et évaluent les risques de crédit et politiques. La combinaison de plusieurs facteurs comme le déficit budgétaire, le niveau d’endettement et l’évolution des prix des produits de base permet d’affiner les profils des pays.
Vous arrive-t-il de travailler avec des compagnies d’assurance et fonds de garantie ?
En effet, nous donnons des garanties et des contre -garanties pour réduire considérablement le coût des investissements et les coûts d’emprunts de nos États membres. Notre rôle c’est d’accompagner les acteurs qui interviennent dans la chaîne de l’import-export. Pour que l’ACA puisse continuer sur sa lancée, elle doit pouvoir être agile. C’est précisément ce que nous comptons faire lorsque nous amorcerons l’étape suivante de notre stratégie. Nous chercherons à élargir nos relations avec d’importants acteurs financiers du marché international. Le maintien de relations solides avec nos États membres représente aussi un élément clé de notre stratégie de croissance.
Quelle est l’incidence de la ZLECA dans vos activités et le commerce en Afrique ?
Le continent africain est trop divisée. Le libre -échange des marchandises et services va créer énormément d’opportunités et de la valeur. En tant qu’organisme panafricain au service du commerce, nous soutenons tout projet susceptible d’améliorer les échanges entre pays africains.