Si au début du 20 ème siècle, les valeurs sûres rimaient avec le ferroviaire, l’électrique et les grandes industries, le 21eme siècle est lui technologique. La preuve par Apple, titre phare de la téléphonie mobile, qui a franchi, jeudi 2 août, la barre symbolique des 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière au terme de dix ans de hausse quasi -ininterrompue. Auparavant, aucune société privée n’a pu atteindre un tel niveau de valorisation.
Sur la séance du jeudi 2 août, le titre a fini en hausse de 2,92% à 207,39 dollars, un cours qui lui confère une capitalisation de 1.002 milliards de dollars (865 millions d’euros). En séance, il a inscrit un nouveau pic à 208,38 dollars, ce qui donnait alors une valeur boursière de 1.006 milliards.
L’action a ainsi gagné environ 9% depuis la publication mardi de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et l’annonce que le groupe avait racheté pour 20 milliards de dollars de ses propres actions.
Co-fondé par Steve Jobs en 1976 dans son propre garage, Apple affiche un peu plus de quarante ans plus tard un chiffre d’affaires supérieur au produit intérieur brut d’un pays comme le Portugal.
Le groupe s’est introduit en Bourse le 12 décembre 1980 à un prix équivalent à 39 cents par action. Son cours a depuis été multiplié par 500, 25 fois plus que le S&P 500, l’indice de référence de Wall Street, et sa capitalisation dépasse celle, combinée, d’Exxon Mobil, de Procter & Gamble et d’AT&T.
Apple représente ainsi 4% de la valeur globale de l’indice S&P 500 et il figure aussi depuis 2015 parmi les 30 valeurs du Dow Jones. En dépit de sa valorisation record, l’action n’est pas chère au vu de son PER estimée à 15x contre 82 pour Amazon.com et de 25 pour Microsoft.
Jobs, l’un des trois fondateurs d’Apple, en fut évincé au milieu des années 80 pour revenir une dizaine d’années plus tard et rétablir une entreprise qui était au bord de la faillite.
Il lancera l’iPhone en 2007, supprimant le mot « Computer » (ordinateur) de la raison sociale du groupe et prenant de court l’ensemble du secteur de la téléphonie mobile. C’est ainsi qu’Apple a pu dépasser Exxon Mobil en 2011 en tant que première société cotée des Etats-Unis.
Jobs, décédé en 2011, a laissé la place à Tim Cook, qui a doublé les bénéfices de l’entreprise, mais qui ne parvient pas à créer un produit qui suscite l’engouement exceptionnel de l’iPhone, dont les ventes tendent à s’éroder peu à peu depuis quelques années.
En 2006, Apple réalisait un chiffre d’affaires de moins de 20 milliards de dollars et un bénéfice net d’un peu moins de 2 milliards. Sur le dernier exercice annuel pris en compte, le chiffre d’affaires représentait 229 milliards de dollars, le quatrième plus élevé de l’indice S&P 500, et le bénéfice net 48,4 milliards, faisant d’Apple la société américaine cotée la plus rentable.
Cela étant, Apple risque de se faire ravir sa couronne par des géants tels qu’Alphabet ou Amazon s’il ne parvient pas à créer un nouveau produit ou service hors du commun dans la mesure où le marché des smartphones arrive à saturation.
Amazon affiche actuellement une capitalisation d’environ 880 milliards de dollars, devançant de peu Alphabet, la maison mère de Google, et Microsoft.
En 2007, la compagnie pétrolière chinoise PetroChina a brièvement affiché une capitalisation de 1.100 milliards de dollars à la suite de son entrée à la Bourse de Shanghai. Elle ne vaut plus que 200 milliards aujourd’hui.
Synthèse Financial Afrik
Sources: Reuter, Les Echos