Ni la monnaie chinoise Yuan et ses garanties sous forme de réserves record, encore moins le Rouble, monnaie de la seule puissance nucléaire en dehors de l’Otan, n’ont fait de l’ombre au « Dieu » Dollar, qui reste pour 95%, la monnaie des transactions internationales.
L’alternative pourrait venir cependant du Bitcoin. Dans une note de 34 pages sur la question, la banque Suisse UBS estime que la reine des crypto-monnaies peut bien remplacer le dollar un jour. La première condition et non des moindres suppose que la capitalisation boursière du bitcoin atteigne 3 661 milliards de dollars pour pouvoir supporter les opérations quotidiennes en dollars effectuées en liquide et en chéque.
Or, la capitalisation boursière actuelle de la célèbre monnaie issue de la technologie blockchain est de de seulement 127,3 milliards de dollars. De même, le bitcoin, coté actuellement à 7 500 dollars, a révélé son instabilité en perdant plus de 50% de sa valeur en 2018.
Compte tenu du nombre de bitcoins en circulation (17,88 millions sur les 21 millions attendus d’ici 2140), le bitcoin devrait donc atteindre une valeur nominale de… 212.992 dollars pour être utilisé comme le dollar sous sa forme fiduciaire. C’est-à-dire près de 29 fois plus qu’actuellement (7.410 dollars).
L’autre solution, souligne UBS, serait que la communauté augmente la puissance informatique de chaque bitcoin. Car le réseau Bitcoin, qui fait circuler la monnaie éponyme, ne peut actuellement gérer qu’une faible partie des volumes d’échange en dollars.
En se basant sur des volumes quotidiens de 30 milliards de dollars via Visa, UBS indique par exemple que la capacité informatique du bitcoin devrait passer de 1 mégabit à 2 gigabits, soit être multiplié par 250. L’objectif ? Permettre d’effectuer plus d’opérations et plus vite, alors qu’un échange de bitcoin peut prendre aujourd’hui encore quelques minutes.
En attendant ces potentielles évolutions, UBS souligne toutefois le statut encore particulier du bitcoin. Elle note notamment que la cryptomonnaie lancée en 2010 est encore « trop instable et limitée pour devenir un moyen de paiement viable pour les transactions mondiales ou une classe d’actifs grand public ».