S&P a rétrogradé la Turquie de B+ contre BB-, tout en maintenant une perspective stable, tandis que Moody’s a abaissé sa note de Ba2 à Ba3 et l’a assortie d’une perspective négative.
La Turquie industrielle se voit ainsi ramenée au niveau du Bénin par la qualité de signature. S&P précise dans un communiqué qu’elle anticipe désormais une contraction de l’économie du pays en 2019 et que les risques économiques sont « aggravés par l’absence de réaction politique rapide et efficace » des autorités turques.
Elle ajoute que le nouveau modèle récemment présenté par le gouvernement turque manque de propositions précises.
S&P, dont les notes sont en territoire spéculatif à partir de BB, souligne en outre les risques de sanctions américaines et l’instabilité régionale du pays.
Moody’s pointe de son côté la fragilisation des institutions publiques turques et le fait que cet affaiblissement rend plus imprévisible la politique économique et monétaire du pays et de moins en moins probable un « atterrissage en douceur » de l’économie dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis.
L’agence souligne que l’effondrement de la livre turque, qui a perdu 40% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année, et plus généralement des conditions financières moins favorables, sont susceptibles d’alimenter l’inflation et de mettre un frein à la croissance de la Turquie.
Moody’s rappelle enfin les inquiétudes pour l’indépendance de la Banque centrale turque et juge que l’écart entre ses objectifs en matière bd’inflation et le « manque de volonté » politique pour les atteindre porte atteinte à sa crédibilité.
Source : Reuters