Le Togo, partie prenante d’une Afrique nouvelle. C’est le titre d’une tribune signée par le président Faure Gnassingbé, publiée cette semaine, et consacrée notamment au Plan national de développement (PND) adopté en juillet dernier par son gouvernement. « Le Togo fait partie d’un monde qui change à toute vitesse et il a su obtenir des résultats économiques et sociaux appréciables », écrit-il. Lecture !
Le Togo, partie prenante d’une Afrique nouvelle
Par Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise
Des changements profonds se produisent chaque jour dans de nombreux secteurs. Ils modifient notre manière de produire, de consommer et d’échanger. La robotisation et le plein rendement des machines rendent les chaînes de valeur moins dépendantes des coûts de la main-d’œuvre. Les relations sociales sont définies par des tendances démographiques rapides et une urbanisation accélérée. La représentation politique est mise au défi par de nouvelles formes d’activisme. Et la liste continue.
Le Togo fait partie d’un monde qui change à toute vitesse et il a su obtenir des résultats économiques et sociaux appréciables. Mais ce qui a été accompli peut encore être amélioré : le Plan national de développement (PND) qui vient d’être adopté nous permettra de mieux faire face aux défis qui se présentent. Il s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies et dans celui de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il établit un juste équilibre entre les piliers économiques, sociaux et environnementaux – condition nécessaire au changement de notre paradigme de développement. Une Afrique qui fait face à des tendances importantes en matière de démographie, de technologie et de changement climatique nécessite des politiques d’accompagnement ciblées.
Notre ambition commune doit être guidée par un niveau de sophistication et de cohérence de nos politiques publiques qui ne réussira que grâce à de meilleures compétences managériales et que si nous faisons preuve de détermination. L’environnement de notre pays est marqué par une saine et stimulante compétition. Le Togo n’est pas le seul à vouloir devenir un hub logistique et financier d’excellence, par exemple. Je reste confiant néanmoins, car nous pouvons compter sur un aéroport moderne et nous projetons d’en construire un deuxième.
Notre port est bien positionné, et nous avons la capacité de développer des infrastructures routières interconnectées plus rapidement et à moindre coût compte tenu de la taille modeste de notre territoire. De nombreuses banques internationales, y compris parmi les plus grands établissements panafricains, ont choisi d’installer leurs sièges et opérations à Lomé. La sécurité et la qualité de la vie urbaine rendent également le pays attrayant.
Avec le développement des services en matière de TIC et une éducation de qualité, le Togo disposera d’atouts nécessaires pour aller plus vite. Nous ne sommes pas non plus les seuls à vouloir nous industrialiser rapidement. Là aussi, le PND met l’accent sur des moyens concrets : ajouter de la valeur à nos matières premières, en nous concentrant d’abord sur l’industrie du phosphate et la transformation de nos produits agricoles, et ainsi tirer parti de la diversité et de l’importance de la contribution du secteur primaire à notre économie. Mais aussi absorber une partie de la délocalisation de la production manufacturière des pays asiatiques émergents.
Dans le domaine agricole, il est important de se focaliser sur un nombre restreint de filières et d’en maîtriser la chaîne de valeur par la création d’un écosystème transformateur. Ainsi, le PND propose de mettre en place des solutions adaptées en matière de financement, de capital humain et d’environnement des affaires qui permettront aux investisseurs de réussir. Quant à la méthode, il nous faut dépasser les approches sectorielles et mettre en œuvre des interventions qui répondent à un nombre limité de priorités et qui requièrent une plus grande collaboration entre les parties prenantes. Il est primordial que l’ensemble de la société s’approprie le PND et que celui-ci devienne notre pacte social.
L’engagement de tous les acteurs sera la clé. Attirer les investisseurs et leur permettre de réaliser des projets économiques structurants requiert une stabilité macroéconomique, une prévisibilité des politiques d’accompagnement et une bonne image internationale. Atteindre de tels objectifs n’est pas en contradiction avec la création d’emploi ou le développement social. Ces équilibres ont une importance capitale au regard de la jeunesse de notre population. C’est pourquoi le PND place cette complémentarité au cœur de notre transformation. Le Togo n’a aucune raison de craindre pour son avenir. Nous sommes prêts à y faire face, dès maintenant.