De notre envoyé spécial, Nephthali Messanh Ledy.
Arrivé en Chine ce samedi 1er septembre, Faure Gnassingbé va faire d’une pierre deux coups, voire trois. Prendre part aux travaux du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) à Beijing, parrainer le business forum du Togo à Xiejang et surtout, faire la promotion du Plan national de développement, la nouvelle feuille de route quinquennale de son gouvernement.
Le Togo est fortement représenté en ce début de mois en Chine dans le cadre du forum qui se tient une fois tous les trois ans entre l’Empire du Milieu et les pays africains. A la tête de la délégation, le président Faure Gnassingbé qui a fait le déplacement ce week-end, accompagné de ses ministres de l’économie et des finances, Sani Yaya, et des affaires étrangères, Robert Dussey.
« Le Togo, en tant que pays frère de la Chine, a participé depuis le début aux travaux d’élaboration de ce nouveau mécanisme de construction qu’était la Focac. Il en est membre fondateur. C’est dans ce contexte que le Togo aura une participation active à un très haut niveau aux différents travaux prévus », lit-on dans une note de la présidence togolaise. Et de rappeler que presque tous les grands projets de coopération bilatérale entre les deux pays ont été réalisés dans le cadre de ce forum, dont la nouvelle aérogare ayant nécessité un investissement de 150 millions de dollars de la China Exim Bank.
Après l’étape du Focac, Faure Gnassingbé est annoncé dans la Province du Zhiejang où le Togo organise un Business Forum destiné à mobiliser le financement les hommes d’affaires chinois pour le Plan national de développement. Avant d’effectuer une visite sur les installations du géant du commerce en ligne, Alibaba, du Hangzou Economic & Technological DevelopmentArea ainsi que d’autres entreprises.
Enfin, le chef de l’Etat togolais devra mettre le cap sur la province du Guangdong, 8ème province économique du pays en vue de nouer des partenariats dans le secteur textile. « Nous savons qu’il existe des dizaines de millions d’emplois en Chine qui sont prêts à être délocalisés. Donc toutes les entreprises qui peuvent délocaliser leurs emplois au Togo sont toujours les bienvenues », a indiqué Faure Gnassingbé dans une entrevue accordée à une télévision chinoise.
4622,2 milliards de F CFA sur 5 ans
Au-delà du (simple) cadre politique, ces déplacements du président togolais visent donc à mobiliser des ressources pour le financement du Plan national de développement (2018-2023) adopté début août par son gouvernement. Soutenue par la Banque mondiale dans son nouveau cadre de partenariat, le FMI, le PNUD, l’IFC, l’Alliance solaire internationale (ASI), la BAD et la BOAD, cette nouvelle stratégie du Togo ambitionne, selon ses concepteurs, un taux de croissance économique moyen devant se situer à 6,6%, et atteindre 7,6% en 2022.
L’agenda de Faure Gnassingbé en Chine prévoit aussi des rencontres avec des institutions financières et étatiques chinoises au rang desquelles le conglomérat China Merchant Group, l’Eximbank de Chine, la China Development Bank et la Banque des BRICS. Objectifs, trouver de nouveaux financements pour le plan quinquennal d’un coût de 4622,2 milliards FCFA.
Mais déjà, Faure Gnassingbé a entamé sa stratégie d’identification d’investisseurs dans le cadre de la réalisation du PND. A cet effet, il a rencontré, dimanche, Zhang Mingfendl PDG de Zhongmei, et Shao Gang, CEO de China Tiesju Civil Engineering Group.
Faire de Lomé une plateforme financière et d’affaires de premier rang en Afrique
Par cet instrument des « 500 000 emplois directs décents », Lomé nourrit sa vieille ambition de devenir un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région. « Cette stratégie se concentrera sur l’amélioration des infrastructures et des procédures au Port de Lomé, pour l’instant, le seul en eaux profondes de la sous-région, le renforcement des infrastructures routières et le hub aérien, déjà très animé par la compagnie panafricaine Asky, partenaire d’Ethiopian Airlines et d’autres acteurs majeurs africains », selon un document officiel.
Par ailleurs, plusieurs projets sont attendus dans le numérique. « Des infrastructures clés devraient être renforcées pour augmenter la qualité des services fournis aux usagers dans ce secteur », précise-t-on.
Le PND ambitionne aussi de révéler le Togo comme un centre de tourisme d’affaires et d’ériger Lomé comme plateforme financière et d’affaires de premier rang en Afrique. Il devra également s’atteler à développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives, et permettre la consolidation du développement social et le renforcement des mécanismes d’inclusion.