Le patron du groupe suisse décline l’offre politique de certains de ses compatriotes qui voyaient en lui l’homme idéale pour incarner le renouvellement de la classe politique prôné ces derniers temps par le président Alassane Ouattara. « J’ai envers le Credit Suisse, ses clients, ses collaborateurs et ses investisseurs un engagement à long terme (…). Après trois années passées à la direction du Credit Suisse, ma tâche n’est pas achevée et j’ai bien l’intention de la poursuivre » a tranché le grand patron, dans un communiqué ce 6 septembre, pour couper court aux spéculations sur son intention d’investir le champ politique ivoirien en vue de la présidentielle de 2020.
« Je suis à la fois touché et honoré par toutes les marques d’affection et de soutien exprimées à mon égard récemment par nombre de mes compatriotes ivoiriens (…) et, poursuit-il, je les en remercie bien sincèrement. J’ai dit à plusieurs reprises et depuis de nombreuses années ma détermination à ne pas avoir d’activité politique » .
Dans une publication ce 6 septembre, le journal suisse Le Temps rappelait un certain nombre d’initiatives sur les réseaux sociaux appelant à la mobilisation des Ivoiriens autour du banquier afin d’en faire un candidat à la course pour la présidentielle de 2020, un scrutin qui devrait voir le retrait de ténors comme Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié de la vie politique.
Premier ingénieur ivoirien de l’Ecole Polytechnique de Paris en 1984, cet ancien de McKinsey France, fut appelé au milieu des années 1990 dans son pays pour occuper les fonctions de directeur général du BNETD, l’agence national d’études qui supervise les grands travaux d’infrastructures, avant d’être nommé ministre du Plan et du Développement. « J’ai travaillé pendant six ans pour le gouvernement de la Côte d’Ivoire et j’ai apporté de nombreuses contributions au développement du pays » rappelle-t-il en évoquant « le troisième pont d’Abidjan (pont Henri Konan Bédié inauguré fin 2014, ndlr) – l’un des plus grands d’Afrique – projet que j’ai conçu et développé pendant plusieurs années ».
A 56 ans, Tidjane Thiam, ex patron de Prudential (le premier africain à diriger une entreprise du FTSE 100), élu banquier de l’année en juillet dernier lors des Euromoney Awards for Excellence à Londres, restera pour longtemps encore un « présidentiable » de premier plan aux yeux de ses compatriotes, même si l’échéance de 2020 ne fait manifestement pas partie de ses projets.
2 commentaires
Bien réfléchi: avoir des compétences économiques ne signifie pas forcément comprendre les rouages et manœuvres politiques. Très sage décision.
Le banquier franco béninois a été un piètre politicien et s’est fait sortir par la fenêtre par TALON son compatriote… non sans traîner derrière lui une grosse casserole qui ne l’honore pas. ça fait plaisir de voir des managers africains entrer dans le cercle fermé des grands capitaines du capitalisme moderne.