Les groupes Cargill, Wilmar et Touton ont présentées des offres pour la reprise des actifs de SAF Cacao, le géant ivoirien du cacao, en faillite judiciaire du fait d’un endettement abyssal, rapporte Reuters ce 27 septembre.
« Les candidats les plus sérieux sont Wimar, Touton et Cargill qui ont fait des offres qui seront analysées lundi par les banques créancières et l’autre prêteur, le CCC (Conseil Café Caca, ndlr) » a confié à l’agence une source du CCC.
Les Singapourien Wilmar et français Touton ont fait des offres pour les unités de broyage de café et de cacao du groupe dont Choco Ivoire. L’américain Cargill lui a jeté son dévolu sur les entrepôts de stockage du groupe de 100 000 mètres carrés
« Notre objectif est de vendre tous les actifs et de permettre aux prêteurs de se faire rembourser et de conclure cette affaire le plus rapidement possible », a déclaré une autre source du CCC.
SAF Cacao qui achète chaque année entre 150 000 et 200 000 tonnes de cacao (10% de la production ivoirienne) doit environ 160 milliards FCFA (244 millions d’euros) à une douzaine de banques locales, environ 80 milliards FCFA (122 millions d’euros) au Conseil Café Cacao et 25 milliards FCFA (38 millions d’euros) de taxes divers à l’Etat ivoirien, avait indiqué le 17 septembre dernier le premier ministre Gon Coulibaly au cours d’une conférence de presse. Ce dernier avait d’ailleurs souhaité qu’un repreneur soit trouvé avant le début de la campagne, soit ce début octobre.
Le président ivoirien avait enfoncé le clou ce mardi, estimant qu’il « n’est pas question de faire quoi que ce soit pour arranger les choses (…) pour une entreprise qui a été mal gérée et qui a fait de la spéculation » et dont l’endettement faisait courir un risque au système bancaire local.
La cession des actifs vise à assurer le remboursement des créanciers du groupe et à sauver plus de 3 000 emplois. Les dirigeants de SAF Cacao avaient un temps espéré une intervention salvatrice des autorités pour suspendre la décision de liquidation judiciaire sans obtenir gain de cause.
Nous sommes à la fin de ce qui était considéré comme une sucess story, une modeste entreprise fondée au milieu des année 2000 par trois Ivoiro-Libanais, Ali Lakiss et les frères Amer, et qui avait réussi à rivaliser avec les multinationales du cacao installées dans le pays.