Face au feu nourri des journalistes français qui l’ont longuement interviewé dans le cadre des festivités du 2 octobre, date anniversaire de l’indépendance de la Guinée, obtenue il y a 60 ans, Alpha Condé perd contenance à la première question: « quel est le pays africain qui n’a pas décollé? « . L’homme fort de Conakry semble tout le long de l’interview chercher un responsable aux difficultés actuelles de son pays. Décryptage.
« Vous dites que la Guinée n’a pas décollé, quel est le pays africain qui a décollé…? « , comme si sa propre responsabilité peut se diluer dans le naufrage collectif du continent noir. Voilà la réponse du professeur Alpha Condé face à la pugnacité de la journaliste de TV5. Sur la question de la migration, le président guinéen est tout aussi catégorique. En substance, déclare-t-il, pour mieux mettre en valeur son rôle de « monsieur Energie » de l’Union Africaine : « Nous voulons de l’énergie pour transformer les produits agricoles et donner du travail aux enfants ». Et d’ajouter : »Nous nous battons pour l’énergie ».
Puis, arrive une nouvelle grosse colère sur la question des familles qui payent 5 à 10 000 euros par passeur pour envoyer leurs enfants en Europe. « ça c’est au peuple de Guinée de répondre, ce n’est pas à vous… », lance Alpha Condé.
Sur la question du bilan, le professeur dégaine une fois de plus: « C’est au peuple de Guinée d’en juger », affirmant que celui-ci ne comprend pas le français et que, sans complexe, « il s’adresse à son peuple dans sa langue ».
D’où cette question: à qui s’adresse le chef d’Etat guinéen dans cette interview si ce n’est pas au peuple guinéen? Et cette deuxième question: « depuis quand le français n’est pas la langue officielle de Guinée ».
Perdu dans ses contradictions, le président guinéen lance aux journalistes: « ici, vous avez des hôtels comme à Paris », sans se douter que ces palaces sont hors de portée des guinéens. Invitant les confrères à apprécier son bilan depuis son arrivée au pouvoir en 2011, Alpha Condé est plutôt satisfait de ses « réalisations ».
Mais, à la fin de cet entretien réalisé sur le ton de la colère et de l’émotion, le président Condé présente une image plutôt déconcertante de la Guinée, le premier pays d’Afrique francophone au Sud du Sahara à avoir, il est vrai, obtenu son indépendance. C’était en 1958 et depuis l’on a l’impression, que cette contrée, confrontée à d’énormes défis, n’est pas prête à se défaire de son surnom de « scandale géologique ».
Un commentaire
Tant que nous aurons des dirigeants de ce calibre en Afrique Noire, il ne faut rien esperer de bon car ce genre de dirigeants sont incapables de comprendre la situation de leur pays. Dans ces conditions, ne leur demandons des solutions pour nous developper car ils en sont incapables
Malheureusement, Alpha Conde n’est pas seul dans cette ignoble situation de denis en tout en tout genre
Pauvre Afrique, pauvre Guinee si riche, mais en meme temps si pauvre