Au Zimbabwe, le nouveau ministre des finances, Mthuli Ncube, et le gouverneur de la banque centrale, John Mangudya, ne parlent pas le même langage au sujet de la prévision de croissance du pays, au titre de l’année 2018. Même si tous les deux tablent sur une croissance plus forte que prévue.
Pendant que l’un annonce une progression de 6,3%, « grâce aux activités agricoles et minières », l’autre, plus prudent, en avance moins. « La conjoncture observée pendant la première moitié de 2018 a été encourageante, nous avons bon espoir que l’économie dépasse la prévision initiale de croissance de 4,5% pour monter jusqu’à environ 5% », a indiqué M. Mangudya.
Confrontée aux défis structurels associés à une importante informalité, à la faible demande intérieure, à la forte dette publique et au manque de confiance des investisseurs, l’économie du Zimbabwe renait grâce notamment aux performances de l’agriculture et à l’extraction minière avec la modeste reprise des cours des matières premières.
Récemment sorti des 37 années du règne de son ancien président Robert Mugabe, le pays traverse encore une crise de liquidité, héritage de l’hyperinflation des années 2008-2010, reflétant les carences structurelles et les distorsions de l’économie. Sa dette a été évaluée lundi 1er octobre à 16,9 milliards de dollars par le ministre Mthuli Ncube, ajoutant que le Zimbabwe négocie l’annulation de 2,5 milliards de dollars de dette avec la Banque africaine de développement (BAD), et le rééchelonnement du remboursement de 2,8 autres milliards avec le Club de Paris.
Elu le 30 juillet dernier, le président Emmerson Mnangagwa a promis de relancer l’économie, avec l’arrivée d’investisseurs internationaux et la lutte contre la corruption.