Le « Rapport annuel 2017 de la Zone franc » révèle que le taux de croissance de la zone est établi à 3,9 % en termes réels en 2017, contre 3,6 %, en 2016.
Établi par la Banque de France, le document indique que cette remontée devrait se poursuivre en 2018 avec une poursuite du cycle de croissance dans l’espace UEMOA et de la reprise en CEMAC, grâce à l’amélioration des prix du pétrole. Toutefois, il est noté que cette bonne performance demeure insuffisante pour permettre un véritable décollage économique de la Zone, même si elle permet une amélioration du PIB par tête.
En 2017, la croissance de l’activité économique dans la Zone est restée supérieure à celle de l’Afrique subsaharienne, mais des écarts significatifs demeurent entre pays, souligne la même source.
En effet, selon la Banque de France, les pays exportateurs de pétrole ont continué de subir les contrecoups de la baisse du prix du baril de mi- 2014 à début 2016. Ainsi, l’activité économique en UEMOA, portée par la croissance de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, a continué de progresser au rythme soutenu de 6,7 %, alors qu’elle a stagné en CEMAC dont tous les pays, à l’exception de la Centrafrique, demeurent plus sensibles aux fluctuations du prix des matières premières et notamment du pétrole.
L’Union des Comores a connu, elle autre, une légère progression de sa croissance en 2017 (+3%), portée notamment par la hausse de la production de produits agricoles.
Le rapport souligne aussi que les pays de la Zone franc continuent d’enregistrer, en 2017, des taux d’inflation nettement plus faibles que ceux de l’Afrique subsaharienne (+0,8 % en moyenne annuelle, contre +11%). L’arrimage à l’euro a en effet protégé les pays de la Zone Franc des chocs inflationnistes consécutifs à de fortes dépréciations du taux de change, auxquelles ont été confrontés les pays en développement les plus vulnérables.
Cette inflation très modérée est observée dans l’ensemble des régions de la Zone franc, tant en CEMAC, avec + 0,9 % en moyenne annuelle, qu’en UEMOA (+ 0,8 %) et en Union des Comores (+ 1%).
Notons que pour cette nouvelle édition, le Rapport de la Zone franc a retenu trois thèmes : la montée de l’endettement public qui peut à terme réduire les marges de manœuvre de la politique budgétaire, les liens entre États et banques qui, en amplifiant la corrélation positive entre les risques bancaires et souverains, peuvent être une source d’instabilité financière, et la diversification des exportations, qui demeure insuffisante pour favoriser le développement économique.