Avec un objectif de levée de 56,92 milliards de francs CFA (86 millions d’euros), l’introduction en Bourse du groupe bancaire panafricain sera la plus importante opération à la BRVM depuis sa création en 1998. L’augmentation du capital va permettre de consolider la croissance d’Oragroup.
Le groupe bancaire panafricain Oragroup annonce, le 19 octobre 2018, officiellement le lancement de son processus d’introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, après avoir obtenu l’agrément du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF).
Cette offre publique de vente comprend l’émission de 6 097 561 nouvelles actions, par augmentation de capital, et la cession de 7 785 445 actions existantes sur le marché secondaire, au prix de 4 100 francs CFA l’action, soit une levée sur le marché régional de 56,92 milliards de francs CFA (86 millions d’euros) ce qui en fait la plus importante introduction à la Bourse d’Abidjan depuis sa création en 1998. La souscription opérée par les Sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) se déroulera du 29 octobre au 16 novembre, avec la possibilité d’une clôture anticipée en cas de sursouscription, pour une cotation des titres en février 2019, sous réserve de la validation de la BRVM.
À l’issue de l’opération, 20 % du capital d’Oragroup sera coté en Bourse (capital flottant). Les autres actionnaires actuels du Groupe conserveront 80 % du capital, dont l’investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) qui restera l’actionnaire de référence avec plus de 50 % des parts.
« En procédant conjointement à une augmentation de capital et une cession d’actions à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM), Oragroup et ses actionnaires consacrent l’ancrage régional du Groupe, contribuent activement au développement du marché financier régional et augmentent les ressources d’Oragroup pour amplifier le financement du secteur privé par les voies de marché », explique Vincent Le Guennou, Président du Conseil d’Administration d’Oragroup et Co-CEO d’Emerging Capital Partners.
« Cette augmentation du capital va nous permettre de consolider la croissance du Groupe et d’accompagner son développement, notamment procéder à des investissements dans la banque digitale, saisir les opportunités de croissance dans les pays d’Afrique Centrale, accroître la notoriété du Groupe auprès de la communauté financière et du grand public, et renforcer les fonds propres de certaines filiales », ajoute Binta Touré Ndoye, Directrice Générale d’Oragroup.
À fin 2017, Oragroup affichait un total de bilan à 1 794 milliards de francs CFA (2,72 milliards d’euros), soit une croissance de 45 % depuis 2014. Les dépôts de la clientèle de l’ensemble du réseau Orabank s’élevaient à 1 179 milliards de francs CFA (+ 42% sur la même période) et les opérations de crédits à 1 085 milliards de francs CFA (+ 38%). Au total, le Groupe affiche un produit net bancaire de 108 milliards de francs CFA (164 millions d’euros, + 33 %) et un résultat net en forte hausse de 45% sur un an et de 205 % depuis 2014 à 21,97 milliards de francs CFA (33 millions d’euros). Cette rentabilité a donné lieu à des versements de dividendes. L’année 2017 a été également marquée par le succès de l’émission de billets de trésorerie d’un montant total de 35 milliards de francs CFA (53,3 millions d’euros) par appel public à l’épargne sur le marché financier régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
En 10 ans, la trajectoire de croissance d’Oragroup a été exemplaire. Le réseau Orabank est passé d’une présence dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale à une dimension panafricaine avec des filiales dans 12 pays répartis sur quatre zones monétaires. Après avoir été la « meilleure banque régionale en Afrique de l’Ouest » en 2015 et 2017 (African Banker Awards), Oragroup a obtenu en mai 2018 de l’agence Bloomfield les notes d’investissement A à long terme et A2 à court terme, consacrant ainsi la solidité et les performances du Groupe.
Dans le cadre de sa stratégie de développement, Oragroup veut être à terme dans le top 5 des banques les plus performantes dans chaque pays de présence du Groupe, avec une croissance moyenne de 18,3 % de son produit net bancaire entre 2017 et 2022 et un coefficient d’exploitation sous la barre des 50%. Oragroup prévoit par ailleurs une augmentation annuelle de 5 % des dividendes versés aux actionnaires.
« Pour toutes ces raisons, Oragroup constitue une opportunité de marché pour les investisseurs institutionnels et les particuliers à la recherche de placements et d’investissements sur le moyen et long terme, stratégiques, rentables et avec des perspectives de croissance solide », conclut Binta Touré Ndoye.
Un commentaire
A mon humble avis, je pense que le moment n’est pas propice pour une entrée en bourse de ORAGROUP. Le marché boursier connait en ce moment un véritable dédain de la part des boursicoteurs et surtout des petits épargnants. En effet, les récentes OPV de NSIA BANQUE et ECOBANK CI dans une moindre mesure ont contribué à annihiler l’engouement qu’avaient les investisseurs (petits comme grands). La déception avait été au rendez-vous car les OPV se sont effectuées avec des prix initiaux d’actions élevés cad environ 8 à 9 fois la valeur nominale, ce qui ne pouvait plus favoriser une quelconque ascension des titres. Ces deux dernières entrées auraient pu être effectuées avec des montants initiaux d’environ 3 ou 4 fois la valeur nominale, ce qui aurait poussé à une montée certaine. Bref, le constat est que l’engouement a véritablement disparu même au niveau des OPV.
Dans le cas de Oragroup, nous notons quelques handicaps :
1 – Les investisseurs sont souvent susceptibles face aux actions GROUPE (contrairement aux actions filiales) car, les GROUPES ont plutôt tendance à continuer leur expansion pour couvrir de plus en plus de pays laissant sur le carreau les petits actionnaires qui, faute de dividende seront obligés de brader leurs titres à de vil prix avec des pertes énormes. L’exemple de ECOBANK ETI en ait la parfaite illustration avec une extension qui ne finira jamais et un cours du titre au plus bas.
2 – On a 7 785 445 actions existantes cédées par les actionnaires initiaux + 6 097 561 actions nouvelles créées, ce qui donne au total 13 883 006 actions en bourse à la fin de l’OPV d’où maintenant 69 415 031 actions au total avec une valeur nominale de 1000 F (on a donc bel et bien 20% de flottant).Iil y aura donc une augmentation de capital qui passera donc à la fin de l’OPV à 69 415 031 000 F CFA
3 – ORAGROUP jusque là n’a pas vraiment distribué de dividende, ce qui aurait pu contribué à susciter plus d’engouement chez les épargnants. Ces derniers se contenteront donc des promesses futures de dividendes qui ne dépendront que de la volonté des dirigeants, et lorsque l’on voit le cas du groupe Ecobank ETI, on devine aisément ce qui pourrait arriver aux épargnants : une expansion sans fin, avec des dividendes chaque fois réinvestis.
ORAGROUP reste cependant un groupe solide, avec de bonnes perspectives, mais la rentabilisation des placements pourra prendre un temps très long (5 à 10 ans), ce qui pourrait ne pas être du gout des petits épargnants qui risquent de se sentir floués une nouvelle fois par une « autre » GROUPE.