Oragroup entame le processus de son entrée à la BRVM avec à la fois l’émission et la cession de 13,88 millions de titres sur le marché régional dès ce 29 octobre. Un « choix stratégique » pour un groupe bancaire panafricain qui affiche de grandes ambitions comme l’a expliqué dans une interview Binta Touré NDoye, la directrice générale, ce 19 octobre à Abidjan.
Quelle est la stratégie qui sous-tend votre entrée prochaine en bourse ?
Notre entrée en bourse qui est la plus importante sur le marché boursier de la BRVM depuis sa création, correspond pour nous à un moment très stratégique de notre institution. 2018 représente le 10ème anniversaire de l’entrée dans notre capital d’ECP (Emerging Capital Partners, ndlr). 2018 correspond également à l’affichage d’une ambition très forte pour l’Afrique, pour une présence encore plus marquée. L’entrée en bourse correspond à un moment stratégique pour lever des fonds destinés à poursuivre une croissance encore plus forte, à servir nos clients, et destiné surtout à financer le secteur économique de nos pays de présence.
Comment se distingue Oragroup dans le système bancaire régional ?
Notre slogan est que nous sommes une banque humaine, une banque engagée et une banque audacieuse ; ceci est notre ADN. Nous sommes une banque audacieuse dans la mesure où nous finançons nos clients PME, bien vrai qu’il est souvent reproché aux banques de ne pas financer les PME/PMI. Nous sommes donc une banque audacieuse dans la mesure où nous les finançons et nous les accompagnons. Nous sommes une banque également engagée parce que la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise est très importante dans notre démarche clientèle. Enfin nous sommes une banque humaine parce que nous sommes très proches de nos clients pour justement les satisfaire et les accompagner chaque jour pour réaliser leur rêve.
Votre entrée en bourse doit également accompagner la digitalisation du groupe. Où en êtes-vous à ce niveau ?
Nous avons dejà commencé à amorcer et à embrasser la stratégie de digitalisation de la banque. Pour nous, créer des agences partout c’est couteux et le retour sur investissement peut être long. La banque digitale nous permet d’être innovant, de servir davantage de clients et surtout nous permet de participer à une plus grande inclusion financière. Vous savez que le taux de bancarisation dans nos pays est très faible. La digitalisation permet de faire un bond phénoménal en donnant accès aux services financiers aux populations défavorisées et les plus reculées.
La digitalisation est déjà existante chez nous et nous servons déjà une bonne partie de notre clientèle à travers des produits de banque digitale. Nous avons des cartes qui sont des prémices de la banque digitale puisque nos clients peuvent à travers l’utilisation de nos cartes faire des transactions diverses. Nos clients peuvent également à partir de leur PC réaliser leurs opérations en restant chez eux sans se déplacer vers nos agences. Donc la digitalisation est bien une réalité qui va en s’améliorant.
Quelles sont les perspectives que projette Oragroup dans les années à venir?
Nous ciblons 2 millions de nouveaux clients à travers la banque digitale. Aujourd’hui nous avons 430 mille clients et nous ciblons 2 millions de clients additionnels à travers notre stratégie de banque digitale à échéance 2022. Notre total bilan a dépassé la barre symbolique des 2 000 milliards FCFA et nous comptons doubler ce chiffre à terme.
Par ailleurs, nous tablons sur une progression annuelle de 30% de l’ensemble de nos indicateurs. C’est déjà la réalité depuis 2016 où nous augmentons non seulement nos ressources de 30% chaque année, mais également, entre l’année dernière et cette année, nous avons pu augmenter notre profit de 65%.