Victor NDIAYE, président et fondateur de Performances Group, a assuré la keynote d’ouverture du sommet en faisant un discours sur l’Émergence et le développement urbain. Son message a, dès le début, été clair : l’urbanisation n’est pas une conséquence du développement, mais plutôt un accélérateur d’émergence.
M. NDIAYE a, en effet, pris en exemple Singapour, ville-état qui, en optimisant son urbanisation, est devenue un des porte-drapeaux de l’émergence. Singapour est aujourd’hui une place financière de référence, une destination d’affaires prisée, ouverte sur le monde, un environnement favorisant la production et l’innovation.
Il a néanmoins tenu à souligner qu’une urbanisation massive mais mal maîtrisée peut constituer un frein au développement. Au Sud-Soudan, par exemple, 96% de la population urbaine vit en bidonville. Selon M. NDIAYE, cela produit l’inverse de l’effet escompté, créant un cercle vicieux fait de surpeuplement, sous-productivité et surtout de pauvreté. Ainsi, là où la Chine, exemple d’intégration urbaine réussie, a investi 116 dollars par habitant dans ses projets d’urbanisation, l’Inde n’a investi que 16 dollars par habitant, créant des bidonvilles comme on peut en rencontrer à Bombay ou Calcutta.
En 2035, rappelle M. NDIAYE, la moitié de la population africaine habitera en zone urbaine. Aujourd’hui, déjà, Lagos accueille 77 habitants par heure et Kinshasa en accueille 65. Pour assurer la maîtrise de l’urbanisation, le fondateur de Performances Group identifie 5 leviers : une planification à long terme – comme le fit Singapour entre 1960 et 2010, la mise en œuvre de plans d’aménagement urbains, des financements innovants et alternatifs, des partenariats publics-privés, ainsi que le choix de villes durables – écologiques et connectés. Cette approche permettrait de bâtir un écosystème urbain performant, a-t-il conclu.