L’OPV d’Oragroup constitue l’événement de la rentrée du monde des affaires. Mais pour ce lecteur, boursicoteur, il y a des fondamentaux indispensables dans les éléments d’appréciation d’une introduction en Bourse.
Source:
Oragroup annonce la plus grosse introduction en Bourse jamais réalisée à la BRVM
A mon humble avis, je pense que le moment n’est pas propice pour une entrée en bourse de ORAGROUP. Le marché boursier connait en ce moment un véritable dédain de la part des boursicoteurs et surtout des petits épargnants. En effet, les récentes OPV de NSIA BANQUE et ECOBANK CI dans une moindre mesure ont contribué à annihiler l’engouement qu’avaient les investisseurs (petits comme grands). La déception avait été au rendez-vous car les OPV se sont effectuées avec des prix initiaux d’actions élevés cad environ 8 à 9 fois la valeur nominale, ce qui ne pouvait plus favoriser une quelconque ascension des titres. Ces deux dernières entrées auraient pu être effectuées avec des montants initiaux d’environ 3 ou 4 fois la valeur nominale, ce qui aurait poussé à une montée certaine. Bref, le constat est que l’engouement a véritablement disparu même au niveau des OPV.
Dans le cas de Oragroup, nous notons quelques handicaps :
1 – Les investisseurs sont souvent susceptibles face aux actions GROUPE (contrairement aux actions filiales) car, les GROUPES ont plutôt tendance à continuer leur expansion pour couvrir de plus en plus de pays laissant sur le carreau les petits actionnaires qui, faute de dividende seront obligés de brader leurs titres à de vil prix avec des pertes énormes. L’exemple de ECOBANK ETI en ait la parfaite illustration avec une extension qui ne finira jamais et un cours du titre au plus bas.
2 – On a 7 785 445 actions existantes cédées par les actionnaires initiaux + 6 097 561 actions nouvelles créées, ce qui donne au total 13 883 006 actions en bourse à la fin de l’OPV d’où maintenant 69 415 031 actions au total avec une valeur nominale de 1000 F (on a donc bel et bien 20% de flottant).Iil y aura donc une augmentation de capital qui passera donc à la fin de l’OPV à 69 415 031 000 F CFA
3 – ORAGROUP jusque là n’a pas vraiment distribué de dividende, ce qui aurait pu contribué à susciter plus d’engouement chez les épargnants. Ces derniers se contenteront donc des promesses futures de dividendes qui ne dépendront que de la volonté des dirigeants, et lorsque l’on voit le cas du groupe Ecobank ETI, on devine aisément ce qui pourrait arriver aux épargnants : une expansion sans fin, avec des dividendes chaque fois réinvestis.
ORAGROUP reste cependant un groupe solide, avec de bonnes perspectives, mais la rentabilisation des placements pourra prendre un temps très long (5 à 10 ans), ce qui pourrait ne pas être du gout des petits épargnants qui risquent de se sentir floués une nouvelle fois par une “autre” GROUPE.