Le candidat malheureux à l’élection présidentielle d’aout 2016, Jean Ping, s’est adressé samedi depuis sa résidence de Libreville, à travers un discours à la nation. Cantonné en résidence surveillée depuis plusieurs mois ; il se proclame toujours vainqueur de la dernière élection présidentielle et a invité les Gabonais à se mobiliser.
Sans commenter l’actualité gabonaise fortement teintée par la nouvelle de l’hospitalisation le 24 octobre à Ryad, en Arabie Saoudite, du président Ali Bongo Ondimba, le Président du Haut Conseil de la résistance (HCR-Opposition) et candidat malheureux de l’élection présidentielle du 31 août 2016, a principalement déclaré samedi à son domicile que «Depuis plusieurs mois, j’ai volontairement observé un devoir de silence. Les évènements récents m’obligent à prendre la parole. Au moment où notre pays traverse les pires turbulences de son histoire, l’intérêt supérieur de notre pays, la nécessité de préserver par-dessus tout, ses populations d’un drame programmé, m’emmènent, en ma qualité de Président de la République élu, à m’adresser aujourd’hui à toutes les Gabonaises et à tous les Gabonais (…) de notre Diaspora à travers le monde ».
Il a d’emblée déclaré : « Je veux parler aux Gabonaises et aux Gabonais de tous bords, majorité et oppositions, société civile, croyants et athées. Je respecte tous ceux qui ont librement choisis de vivre dans notre pays avec leurs convictions en suivant les lois et règlements de la République ».
Un appel au rassemblement sans préciser les actions à mener
Pour ramener largement la paix à travers le pays, il considère qu’ « Il y a des moments, dans la vie d’un pays, où tous les enfants d’une même Nation doivent transcender leurs clivages, placer la Nation au-dessus de nos intérêts particuliers, ethniques et claniques. C’est en de telles circonstances que le devoir nous commande de mettre de côté les petits calculs politiciens pour se rassembler autour de l’idéal commun, le ciment qui fonde et instaure la Nation ».
“Comme je le soulignais dès le départ dans mon projet de société, en paraphrasant la philosophe académicienne Chantal Delsol que je cite à nouveau, « toute paix est oublieuse par nécessité, (…) parce qu’elle se négocie entre ennemis d’hier et frères de demain (…) parce que l’on ne peut construire ensemble l’avenir d’une Nation en ressassant les haines et les crimes. (…). Voilà pourquoi je vous invite aujourd’hui au rassemblement de tous. L’heure est venue de nous mettre ensemble pour panser nos plaies afin de bâtir « l’édifice nouveau auquel tous nous rêvons » et donner aux Gabonais un espoir durable », a-t-il poursuivi.
Enfin, l’ancien président de la Commission de l’ Union africaine a déclaré qu’il invitait, en tant que Président élu du peuple gabonais, les uns et les autres, à cette construction sans peur, sans haine et sans vengeance.
« Ma légitimité nait de votre choix. Je le dis parce que ce qui doit primer aujourd’hui : c’est l’expression de la volonté populaire. La voix du peuple est la voix de Dieu ! Le Gabon est désormais face à son destin. La Résistance que nous avons instaurée depuis un peu plus de deux ans a démontré aux yeux du monde que la marche vers la liberté et la Démocratie véritable n’est pas un long fleuve tranquille. Mais vous avez su porter haut la flamme de la libération. Cette libération tant attendue n’est pas celle d’un camp contre un autre, il s’agit tout simplement de la libération de notre pays à tous », a-t-il conclu.