En marge du Forum sur l’investissement en Afrique, la Banque africaine de développement et Africa50 ont signé le 7 novembre 2018, un accord avec la République démocratique du Congo et la République du Congo portant sur le développement et le financement du premier pont rail-route projet reliant leurs capitales – Kinshasa et Brazzaville.
Aux termes de l’accord-cadre, les deux gouvernements ont mandaté Africa50 et la Banque africaine de développement pour développer le projet en tant que partenariat public-privé. Cette banque sera le fournisseur de la dette sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. En tant que développeur principal, Africa50 dirigera le développement du projet, aidera à sélectionner un partenaire stratégique et fournira des fonds propres pour la construction.
«La modernisation des infrastructures de la République du Congo est l’une de nos principales priorités, en particulier les transports, ce qui peut nous aider à diversifier notre économie grâce à une augmentation des échanges et des investissements», a déclaré Jean-Jacques Bouya, ministre des Grands Travaux de la République de la République du Congo. «Les impacts socio-économiques positifs de ce projet seront considérables, stimulant la croissance commerciale et économique et créant des emplois en République du Congo et au-delà».
Un projet de 550 millions de dollars
Modeste Bahati Lukwebo, ministre de la Planification de la République démocratique du Congo, a ajouté: «La construction de ce pont ne reliera pas uniquement les villes, mais accélérera l’intégration régionale au-delà de nos frontières. La République démocratique du Congo est fière d’être partenaire de cet effort, qui cadre avec notre vision de la modernisation des infrastructures de base. Nous sommes impatients de travailler avec Africa50, la Banque africaine de développement et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale ».
Ce projet phare, qui fait partie du plan d’action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), consiste en un pont à péage de 1.575 kilomètres sur le fleuve Congo. Il comprendra une seule voie de chemin de fer, une route à double voie, des trottoirs et un point de contrôle frontalier à chaque extrémité. Il sera connecté aux infrastructures routières existantes dans les deux pays. L’estimation des coûts en 2017 était de 550 millions USD.
Le pont améliorera les réseaux de transport entre Kinshasa et Brazzaville. Les deux capitales les plus proches du monde ne sont actuellement reliées que par des ferries. Une fois le pont construit, le trafic actuel, estimé à 750 000 personnes et à 340 000 tonnes de fret par an, devrait passer à plus de 3 millions de personnes et à 2 millions de tonnes de fret d’ici 2025. Les gouvernements des deux pays travaillent depuis longtemps sur ce projet d’infrastructure crucial. Ils ont signé les protocoles initiaux en 2007 et coopéré à la réalisation de l’étude de faisabilité avec la Banque africaine de développement.
Sur la liste d’attente depuis le 19 ème siècle
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, a déclaré: «L’idée de relier les deux capitales remonte au milieu du XIXe siècle. Ce projet n’est que le début, d’autres suivront. Pierre Guislain, Vice-président, Secteur privé, infrastructures et industrialisation de la Banque africaine de développement, a ajouté: «Ce projet est un exemple de ce qu’est le Forum pour l’investissement en Afrique: créer des partenariats entre les institutions africaines et le secteur privé pour des projets de transformation. » Alain Ebobisse, PDG de Africa50, a déclaré: «À cheval sur deux frontières, ce projet présente des défis de structuration et de développement uniques et complexes, nécessitant un cadre de PPP solide et détaillé. C’est là que notre expertise en développement de projet peut faire la différence. Avec les conseils de la République démocratique du Congo et de la République du Congo; et avec le soutien de la Banque africaine de développement et de la CEEAC, nous sommes convaincus que ce projet de transformation pourra se concrétiser dans quelques années. ”