Le ministère de l’Équipement, des Infrastructures et des Mines a lancé jeudi une opération de recensement des opérateurs de la filière aurifère sur l’ensemble du territoire national, rappelant que « depuis le 17 septembre 2018, le gouvernement avait suspendu toutes les activités aurifères afin de mettre fin à l’exploitation anarchique et illicite de l’or pour une meilleure réorganisation de cette filière ».
Selon le communiqué, « cette décision, fondée sur des risques de trouble à l’ordre public, reste exécutoire jusqu’à ce que le gouvernement notifie aux opérateurs légalement conformes les modalités de reprise de leurs activités (…) ».
Si les réserves en or actuelles connues sont estimées entre 30 et 50 tonnes dans plusieurs provinces du pays et principalement dans l’Ogooué Ivindo, la Ngounié, le Moyen Ogooué et l’Ogooué Lolo, celles-ci ont toujours été exploitées de manière artisanales depuis les années 50, sans que l’Etat ait un instant pensé à en règlementer l’exploitation. C’était à l’époque de la grande épopée pétrolière, donc l’or représentait un intérêt négligeable devant les importants revenus provenant du bois, du manganèse, de l’uranium et du pétrole.
L’exploitation de l’or a toujours été pratiquée de manière informelle et le Gabon ne dispose pas de données précises ni sur la localisation des exploitations, ni sur les processus utilisés et donc l’impact de l’exploitation de la ressource sur l’environnement.
Sans règlementation nationale pour l’exploitation de l’or, plusieurs ressortissants de la sous-région d’Afrique centrale se sont rués sur les sites aurifères pour extraire le précieux métal. La production de l’or avait atteint des niveaux record dans les années 1937-1956, dépassant la tonne par an. Du début de l’exploitation aux années 80, on estime que 40 tonnes d’or ont été extraites au Gabon, souligne-t-on .