Le Gabon vient d’adopter une série de mesures conformes aux recommandations de la task force sur le redressement des finances publiques. C’est l’une des décisions importantes prises lors du conseil des ministres du 16 novembre 2018.
Présidé par le Vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, le conseil des ministres a mis en branle les recommandations de la Task Force. Ce groupe de travail qui s’était réuni pendant un mois, tout au long de mai 2018, avait sorti une feuille de route sur les réformes nécessaires afin de rétablir l’équilibre des finances publiques à l’horizon 2020.
La note sortie depuis juin 2018 part d’un diagnostic plutôt alarmant d’une fonction publique qui absorbe 59% du Budget de l’Etat là où la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) fixe un plafond limité à 35%.
Souvent budgétivores, ces agences avaient tendance aux chevauchements de compétences et, pour certaines, étaient vides et sans perspectives de viabilité. A cela s’ajoute la faiblesse de la gouvernance, cause des dérapages dans la gestion.
Un conseil interministériel s’était penché sur les recommandations de la task force qui ont été adoptées par la suite en conseil des ministres. Cette démarche participative a été ensuite endossée par le Secrétariat Général du Gouvernement en charge de la mise en œuvre.
Pour redresser la barre, des mesures immédiates ont été prises le 16 novembre 2018 en conseil des ministres. Ainsi, la majorité des Établissements publics personnalisés (EPP), soit 60%, connaissent des modifications urgentes.
Sur les 115 établissements à caractère personnel (EPP) diagnostiqués, 70 sont modifiés par des décisions de suppression, de fusion ou de changement des activités et des périmètres d’action.
Concrètement,15 EPP ont été supprimés. Il s’agit pour la plupart d’agences sans organisation optimale et sans perspectives. Au chapitre des fusions, le secteur de l’habitat voit la Société nationale immobilière (SNI) absorber la Société nationale des logements sociaux (SNLS). Les deux agences avaient des missions quasi-similaires.
Dans la même veine, l’Agence de collecte et de commercialisation des produits agricoles, qui a des prérogatives similaires à l’Agence de développement agricole (ADAG), voit ses missions déléguées à cette dernière. Dans le domaine du Sport, la Commission nationale d’organisation et de gestion des événements et manifestations à caractère national et international, le FNDS et l’ANAGEISC, qui ont des prérogatives complémentaires, voient leurs missions déléguées à l’Office national du sport.
Des économies à la clé
Par ailleurs, 11 agences connaissent des changements de périmètre. Les EPP reformés sont rattachés à 7 ministères qui cumulent de nombreuses tutelles: Agriculture, Pêche et Mer, Eaux, Forêts et Environnement, Eau et Energie, Sport, Culture et Tourisme, Urbanisme et Economie. Ces décisions du Conseil des ministres excluent les réformes d’EPP dans les secteurs de la Santé et de l’Education prévues ultérieurement.
A terme, ces réformes permettront de réaliser une économie de l’ordre de 3 milliards fcfa par an. Les économies seront réalisées sur les salaires globaux pour les contractuels, les primes liées aux postes de responsabilités pour les fonctionnaires affectés, les frais de fonctionnement (missions), les véhicules, le carburant etc.
Une partie des effectifs est composée de fonctionnaires. Ceux-ci seront remis à leur administration d’origine. Quant aux contractuels, ils verront leurs droits liquidés dans les modalités pratiques.
Le Gabon poursuit ainsi sur sa lancée qui lui permet aujourd’hui d obtenir des résultats probants et d’investir dans des mesures prioritaires comme ça a été le cas avec leur large plan de restructuration de l’éducation qui avait vu un plan ambitieux de rénovations des établissements scolaires.