La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) est résolument engagée à mettre à niveau et à élargir ses «infrastructures financières » afin de mieux inclure les acteurs du développement socio- économique dans l’écosystème financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
À cet effet, l’institution a procédé depuis son siège à Dakar au lancement (par vidéo conférence) de la semaine de l’inclusion financière (du 26 novembre au 1erdécembre) , qui se déroule concomitamment dans les 8 états membres sous le thème : «inclusion financière, levier du développement économique et sociale ».
Cette initiative qui entre dans le cadre de l’élaboration de la stratégie régionale d’inclusion financière a pour objectif majeur d’échanger sur les problématiques de cette approche mais également de sensibiliser l’ensemble des acteurs financiers sur la question.
Pendant 7 jours, les parties prenantes, responsables d’établissements bancaires et financiers, décideurs publics , directeurs des services centraux, experts, techniciens financiers… , à travers des séries de panels et forums, vont se pencher sur les mécanismes, procédés, défis et enjeux de cette inclusions financière.
Dans son discours d’allocution, le Gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné a laissé entendre que ce processus permettra à une plus grande frange de la population de l’Union, notamment les femmes et les jeunes ruraux, d’accéder aux services financiers. Et du coup, cela aura pour effet majeur de lutter efficacement contre la pauvreté.
Abondant dans le même sens, Xavier Michon, secrétaire exécutif Adjoint, UNCDF (UN Capital Development FUnd) , a souligné qu’une étude réalisée au Kenya a montré que les téléphones mobiles auraient contribué à sortir 22% d’individus de l’extrême pauvreté dans les ménages dirigés par des femmes. L’accès aux services financiers a également permis aux agriculteurs de Malawi d’augmenter leurs offres de 15% , a-t-il révélé.
Des objectifs à l’horizon 2022
Face à la presse, le gouverneur de la BCEAO a souligné que l’objectif principal est de faire accéder 75% des populations de l’UEMOA aux services financiers d’ici 2022. Pour réussir ce pari, la banque centrale mettra en œuvre un cadre réglementaire juridique favorable et des mécanismes nécessaires pour aider les acteurs économiques, notamment les PME et les entrepreneurs, à accéder aux services financiers.
Le gouverneur de la BCEAO rappelle que son institution a élaboré un programme consistant à résorber le besoin de financement des PME , estimé aujourd’hui à 331 milliards de dollars, et à les aider à accéder davantage aux crédits bancaires.
Ainsi, la « banque des banques » va créer des structures agréées qui vont accompagner 50 à 60 PME à l’élaboration de plans financiers (expertises comptables, évaluation coût/risques …). « Cela permettra aux PME d’être plus crédibles envers les banques », relève t-on. .
À noter qu’en 2017, près de 600 Structures financières décentralisées (SFD) et 38 initiatives de services financiers via le téléphone mobile ont été dénombrés au sein de l’UEMOA. Il a été également constaté que les services financiers postaux et les sociétés de transferts rapides contribuent à enrichir le paysage financier et à améliorer la situation de l’inclusion financière dans l’Union.