A la suite d’un long épilogue sur l’état de santé du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, hospitalisé le 24 octobre à l’hôpital du Roi Fayçal de Ryad, le gouvernement a publié ce mercredi un communiqué annonçant que le président « quitte Ryad, la capitale saoudienne, ce jour, pour se rendre au Maroc ».
« C’est dans ce pays ami qu’il a choisi de poursuivre sa convalescence et son repos. Le gouvernement gabonais remercie le Roi Mohammed VI et le peuple frère du Maroc d’avoir bien voulu accepter d’accueillir le président Ali Bongo Ondimba », poursuit le communiqué signé du ministre de la Communication, Guy Bertrand Mapangou.
En effet, le chef de l’Etat gabonais avait été hospitalisé pendant un peu plus d’un mois à Ryad quelques jours après sa participation au XVIIe sommet de la Francophonie à Erevan (Arménie). Etrangement, c’est la première dame, Sylvia Bongo Ondimba qui, mardi sur sa page Facebook, a donné la première, l’information sur le départ de Ryad de son époux.
« Ce transfert d’Arabie Saoudite vers le Maroc a été rendu possible grâce à la rapide amélioration de l’état de santé du président qui vous remercie pour vos très nombreux témoignages d’affection et de soutien. Son Excellence le président de la République, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, mon époux, compte mettre à profit cette brève période de convalescence pour recouvrer ses pleines capacités physiques, ainsi que pour travailler sur les dossiers les plus prioritaires pour notre pays, le Gabon (…) », a-t-elle écrit.
La presse locale, notamment privée, enrichie par des informations presque incohérentes disséminées sur les réseaux sociaux, a profité de la faible réactivité du gouvernement gabonais qui tardait ou plutôt ne désirait pas communiquer sur la santé du chef de l’Etat, pour se faire des choux gras. Ainsi, il a fallu une sortie de la première dame pour que l’exécutif se prononce.
Une « erreur gouvernementale » selon les partis politiques de l’opposition suivis de la société civile et de quelques responsables de partis de la majorité, proches du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir). Craignant le pire, ces derniers avaient sommé le gouvernement de publier régulièrement un bulletin de santé du numéro un gabonais comme c’est le cas ailleurs.
Pour sa part, poussée par le doute d’une transition avec la prestation de serment de la Présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson, comme le stipule la Constitution en son article 13, la Cour Constitutionnelle ne s’est pas empressée de constater la vacance du pouvoir, ou précisément de « dire si le chef de l’Etat gabonais disposait encore de toutes ses capacités pour diriger le pays ».
La présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, par ailleurs belle-mère du président a été critiquée par le monde politique gabonais qui l’accusait de vouloir préserver les intérêts du clan Bongo.
Sous la pression, elle avait en effet réaménagé un passage de la Constitution pour permettre au Vice-Président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, de présider un Conseil des ministres le 16 novembre dernier, alors que cette alternative n’était pas prévue par la Constitution.
C’est pourtant le rôle des députés et des sénateurs de voter les lois qui sont par la suite promulguées par le président de la République ou encore par Référendum que la Constitution devrait être modifiée, ont rappelé plusieurs leaders de partis politiques issus de l’opposition, inquiets sur la tournure des évènements.