Les Chefs d’Etat du G5 Sahel se sont réunis ce jour 6 décembre à Nouakchott dans le cadre de la Conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds.
Cette Conférence fait suite à la Conférence internationale de haut niveau sur le Sahel du 23 février 2018 à Bruxelles qui a mobilisé des promesses de financement pour un montant total de 414 millions d’euros destiné à appuyer la Force conjointe du G5 Sahel – créée en 2017.
La rencontre d’aujourd’hui a pour but de financer la Stratégie du G5 Sahel pour le développement et la sécurité (SDS) adoptée en 2016.
Le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP), document de mise en œuvre de la SDS comprend 40 projets structurants pour un montant total de près de 2 milliards d’euros – dont 13% ont déjà été sécurisé par les États-membres.
Il s’agit de la première phase (2019 – 2021) d’un ambitieux plan de développement du G5 Sahel.
Ses quatre priorités correspondent aux axes stratégiques de l’organisation régionale et s’articulent autour des thèmes de la gouvernance (81 millions d’euros), la résilience (200 millions d’euros), la sécurité (396 millions d’euros) et les infrastructures (1 milliard d’euros).
Les projets du PIP privilégient les régions frontalières de l’Ouest (Mali – Mauritanie), du Centre (Burkina Faso- Mali- Niger) et de l’Est (Niger-Tchad) de l’espace du G5 Sahel.
Les populations de ces zones – y compris les personnes déplacées internes et les réfugiés – feront l’objet d’une attention particulière en matière d’investissement en infrastructures.
Les interventions du PIP veulent améliorer de façon tangible les conditions de vie des Sahéliens – en améliorant notamment l’accès à des services de qualité.
En juillet dernier, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont décidé du lancement rapide d’un « Programme de développement d’urgence » à fort impact.
Cet effort, soutenu par l’Alliance Sahel, vise trois domaines d’intervention (hydraulique, gestion des conflits intercommunautaires et sécurité intérieure).
Les régions ciblées incluent notamment le Nord du Burkina Faso, le Centre du Mali, l’Est de la Mauritanie, le Nord et l’Ouest du Niger ainsi que l’Ouest du Tchad.
Au cours de la Conférence, les partenaires du G5 Sahel ont fait des annonces de financement pour un montant total de 2,4 milliards d’euros, correspondant à 127 % de l’objectif de mobilisation initial.
Bien que jeune, l’organisation régionale a reçu le soutien politique et financier d’un important nombre de partenaires.
A l’issue de la Conférence, les Gouvernements du G5 Sahel et leurs partenaires ont convenu de poursuivre les discussions dans le cadre de consultations thématiques et sectorielles axées sur les grands défis de mise en œuvre du PIP.
Ils ont par ailleurs convenu d’un « cadre de suivi des résultats » de la Conférence. Celui-ci définit les orientations et principes qui guideront la mobilisation et l’absorption des ressources. Il permettra de passer « des promesses aux actes » dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique entre bailleurs et récipiendaires de fonds.
En conclusion de cet effort de levée de fonds sans précédent dans la région, M. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel, a déclaré : « Nous veillerons à ce que la mise en œuvre du PIP soit couronnée de succès. Cela impliquera notamment un recours aux compétences et au savoir-faire des acteurs sahéliens ».
Le G5 Sahel est une organisation créée en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad couvrant une superficie de 5 millions de kilomètres carrés où vivent près de 80 millions d’habitants. Son mandat couvre les domaines de la sécurité et du développement. Le Produit Intérieur Brut (PIB) cumulé des pays membres est proche de 53 milliards de dollars américains (CNUCED, 2018).