La Côte d’Ivoire accueille depuis ce 10 décembre la deuxième édition de l’ECOMOF, le forum-exposition des mines et du pétrole de la CEDEAO, la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
La rencontre qui est avant tout un cadre de réflexion et de partage d’expérience se tient cette année autour du thème « Stratégies pour promouvoir le développement des ressources minières et pétrolières en Afrique de l’Ouest ».
La région Afrique de l’ouest, à l’image du continent africain, recèle en effet d’importantes potentialités qui ne sont que partiellement mise à jour et qui en font un acteur majeur des ressources minière et pétrolière dans le monde. Comme l’a rappelé le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan parrain de cette édition de l’ECOMOF, l’Afrique abrite 30% des réserves minières mondiales. La région enregistre par exemple 44% des réserves mondiales de Chrome, 55% de cobalt, 79% de manganèse, ou encore 7% de l’uranium mondial.
Première région productrice d’or d’Afrique, les États de la CEDEAO regorgent en quantité de manganèse, de nickel, de diamant, de fer, notamment et concentre à elle seule 30% des réserves de pétrole et de gaz du continent, a indiqué Kablan Duncan. « L’Afrique de l’Ouest est riche de ressources minérales et pétrolières, en quantité et en qualité » a soutenu Jean Claude Kouassi, le ministre ivoirien des Mines et de la Géologie à la cérémonie d’ouverture.
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire qui met seulement maintenant en lumière les ressources de son sous-sol, les chiffres sont éloquents. La production ivoirienne d’or a bondi de 260% ces 8 dernières années passant de 7 tonnes en 2009 à 25,4 tonnes fin 2017. Et au niveau du manganèse, le pays a produit 517 000 tonnes en 2017 contre 207 000 tonnes en 2016 soit une hausse de 146% en un an.
Des évolutions qui sont également perceptibles dans les pays de la région où la contribution des secteurs minier et pétrolier dans la création de richesse est en constante augmentation. Cependant, « ces performances (…) demeurent fragiles et sont loin de répondre à toutes les attentes du gouvernement, des populations et même des entreprises », a rappelé le ministre ivoirien des Mines et de la Géologie, Jean Claude Kouassi.
Les défis à relever restent en effet nombreux pour que les États puissent tirer suffisamment profit de ces ressources et en faire des leviers importants de leur développement. En effet, la brulante question du contenu local des exploitations minières et pétrolières continue de se poser. Les compagnies internationales qui exploitent ces ressources sont déconnectées des économies locales; elles ont recours à la sous-traitance d’autres entreprises étrangères privant ces économies des effets d’entrainement attendus de ces exploitations et des États de ressources fiscales complémentaires indirectes.
Également, la connaissance détaillée des ressources géologiques de la région reste un chantier à achever afin de diversifier la production régionale. Il en est de même de la gouvernance de ces secteurs, de la question récurrente de l’orpaillage clandestin, des réformes à engager pour attirer les investissements et favoriser « une exploitation optimale » de ces ressources.
Les assises d’Abidjan sont l’occasion de mener la réflexion autour de ces problématiques qui ont pour point commun le développement économique et social des pays de la CEDEAO. L’enjeu étant, selon Kablan Duncan, de faire « des mines et du pétrole le second levier de développement de la région après l’agriculture ».
Le conclave d’Abidjan prendra fin ce 12 octobre.