L’information circule depuis ce week-end sur la toile béninoise, et dans les rues de Cotonou. L’ancien ministre d’État chargé de l’Économie, des Finances et des Programmes de dénationalisation de l’Économie et des Finances, Komi Koutché, a été mis aux arrêts à l’aéroport de Madrid par la police espagnole.
Selon les premières informations, M. Koutché a été interpellé dans le cadre d’un mandat d’arrêt international émis contre lui par la justice béninoise. Le lieutenant de l’ex-président Yayi Boni est notamment poursuivi dans une affaire de mauvaise gestion du Fonds national de microfinance (FNM) qu’il a dirigé entre 2008 et 2013.
Les informations indiquent que les irrégularités relevées par un audit commandé par le gouvernement de Patrice Talon sur la gestion de la structure de 2013 à 2016 portent sur un montant de 60 milliards de F CFA. L’ancien ministre s’est présenté au juge en avril 2018 pour donner sa version des faits. Le juge avait commandité, par la suite, une vérification des comptes du FNM par un expert-comptable.
Devant la diaspora béninoise début septembre 2018 aux Etats-Unis, M. Koutché s’était prononcé sur le sujet. « J’ai pris le soin de faire en sorte que tous les comptes du FNM allaient à la Cour suprême. Ce n’est pas toutes les structures publiques qui le font », avait-il dit. Poursuivant : « quand on dit que des états financiers sont certifiés, ça veut dire qu’un audit légal été réalisé et a prouvé qu’il n’y a pas de risques probants de mauvaise gestion. C’est à qu’on dit qu’on a perdu 67 milliards alors que tout le budget du FNM en 10 ans n’atteignait pas 60 milliards », s’était-il défendu.
Par ailleurs, il faut noter que l’ancien ministre avait été convoqué pour comparaitre le 18 décembre 2018 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
En provenance de Dakar pour Paris où il allait une conférence, Komi Koutché s’est inscrit, quelques mois après son départ du gouvernement début avril 2016, dans une université américaine où il a le statut d’étudiant.
Son parti, FCBE, a réagi à l’arrestation de son deuxième secrétaire exécutif adjoint, et dénoncé « le caractère arbitraire et frauduleux d’un supposé mandat d’arrêt international délivré par le Bénin et curieusement inconnu des avocats de l’intéressé ».