Daniel Djagoué, envoyé spécial
Le Groupe Consultatif de Paris s’est ouvert à Paris ce lundi 17 décembre 2018. Ce rendez-vous entre le Sénégal et ses bailleurs de fonds a été marqué par l’allocution de Hafez M. H. Ghanem, Vice-Président de la banque mondiale pour l’Afrique.
Face au ministre sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan, aux membres du Gouvernement, à la Directrice Afrique du PNUD, M. Hafez a déclaré : « Je voudrais vous souhaiter la bienvenue dans les locaux de la Banque mondiale à Paris même si, Excellence, Monsieur Le président Macky Sall, je sais que vous n’êtes nullement dépaysé dans cette salle, puisque, en 2014, vous y avez présenté, pour la première fois, le Plan Sénégal Emergent, PSE, dont tous vos partenaires, publics et privés, savent qu’il a été, depuis, la pierre angulaire des politiques publiques économiques et sociales de votre pays ».
A l’époque, poursuit M. Hafez, «vos partenaires, dont le Groupe de la Banque mondiale, jaugeant la crédibilité du PSE, avaient annoncé d’importants engagements financiers pour vous accompagner. Ils ont tenu leurs promesses et le PSE, aussi, a globalement tenu les siennes. En effet, rares sont les pays qui ont pu afficher des taux de croissance de plus de 6 % pendant 4 années consécutives comme le Sénégal ! Une croissance qui doit beaucoup aux importants objectifs atteints par le PSE dans l’agriculture, l’amélioration du climat d’investissement et les infrastructures. Cette croissance a également permis d’atteindre d’importants objectifs sociaux, notamment dans l’accès aux services de base, la lutte contre la malnutrition, la protection sociale et l’assurance maladie universelle, entre autres.
Le Groupe de la Banque mondiale est fier d’avoir contribué à la réalisation des objectifs du PSE grâce à un partenariat solide avec le peuple sénégalais, à travers son gouvernement.»
Et le vice président de la BM de poursuivre : « Nous avons, aujourd’hui, l’occasion de renforcer ce partenariat, car le deuxième Programme d’Actions Prioritaires 2019-2023 du PSE, le PAP 2, va coïncider avec le nouveau Cadre Stratégique de partenariat (CPF) de notre institution avec votre pays que nous allons finaliser dans les prochains mois. En effet, ce nouveau cadre stratégique pour les six prochaines années vise à soutenir les progrès du Sénégal vers une croissance forte et inclusive à court terme, tout en préparant le terrain et en posant les jalons nécessaires pour aider le pays à atteindre l’émergence d’ici 2035. Cette stratégie est structurée autour de trois objectifs majeurs qui sont (i) la stimulation de la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé ; (ii) le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique ; et (iii) l’amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants. La transition digitale et la question genre seront également au cœur de cette nouvelle stratégie de façon transversale
Je voudrais souligner en particulier le deuxième objectif de cette stratégie, le développement du capital humain, car il est au cœur du développement économique et social. Dit en toute simplicité, investir sur une ressource infinie qu’est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n’importe quel autre investissement. Le nouvel indice de capital humain (ICH) de la Banque mondiale donne pour le Sénégal un score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1, ce qui signifie que la cohorte d’enfants sénégalais nés aujourd’hui n’atteindra que 42% de son potentiel de productivité d’ici l’âge de 18 ans si les tendances dans l’éducation et la santé restent constantes. Ce score place le pays au 121ème rang mondial (sur 157 pays classés), légèrement au-dessus de la moyenne de l’Afrique Sub-Saharienne (qui est de 0,40), mais en-dessous des pays avec lesquels le Sénégal aspire à se comparer dans le contexte de l’émergence. Vous avez pris la résolution de prendre des mesures hardies pour améliorer vos performances et promouvoir le capital humain nécessaire pour assurer votre vision de développement et la productivité de votre force de travail de demain. Nous vous encourageons à aller encore plus loin dans cet élan, avec une attention redoublée notamment sur l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants sénégalais et la réduction des mariages précoces et de la fécondité chez les adolescentes, tout en poursuivant les efforts sur la couverture des foyers les plus pauvres et les plus vulnérables en bourses familiales et en couverture maladies et autres services sociaux. »
Par la suite, le haut responsable de la Banque Mondiale a insisté sur le
« renforcement du capital humain », axe accompagné dans le PSE par une attention très forte à propulser la transformation structurelle de l’économie, avec dans le PAP 2, un accent particulier sur les aspects désormais incontournables de l’économie numérique.
« Nous nous réjouissons que, dans cette démarche, le gouvernement se lance dans une approche de partenariat public-privé. Ainsi, l’Etat se concentre sur l’infrastructure purement publique et dans la fixation des règles du jeu, et sollicite le maximum d’investissement privés dans les segments où le marché offre des solutions de financements favorables.»
A cet égard, poursuit M. Hafez, « nous sommes heureux d’annoncer que les réformes accomplies ces dernières années dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et de l’économie numérique ont permis de débloquer un financement budgétaire d’appui aux réformes de 180 millions de dollars, approuvé vendredi dernier, le 14 décembre, par notre conseil d’administration, et qui constitue le plus important appui budgétaire de la Banque mondiale au Senegal ».
Pour maintenir les taux de croissance élevés actuels, la BM estime nécessaire de continuer à approfondir les réformes dans les domaines de l’énergie et de l’économie numérique, ainsi que dans les secteurs de l’agriculture et du foncier qui sont essentiels pour attirer le secteur privé dans le monde rural et favoriser une croissance inclusive.
« Et certainement la Banque va rester à vos cotes pour soutenir ces reformes», affirme M. Hafez, fier partenariat avec le Sénégal et des bons résultats du PSE et nous resterons engagés pour soutenir le PAP 2 du PSE.
Un commentaire
Quels sont les autres institutions, à part la BM, qui constituent ce « groupe consultatif du Sénégal »?
Qu’est-ce que c’est un « groupe consultatif », qu’est-ce que ça représente? Quel est l’intérêt pour les membres du groupe, juridiquement parlant.
Voici des sujets d’intérêts annexes, qu’on trouve difficilement sur le web, et que vous pourriez développer.
Merci