L’écosystème du commerce sénégalais, regroupant commerçants, entrepreneurs, directeurs, chef d’entreprises, sont convaincus qu’il y a une niche d’opportunités à exploiter pour le commerce des services et l’électronique. Des secteurs d’activités qui peuvent générer davantage des points de croissance.
Selon les statistiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les deux secteurs sont les plus dynamiques au monde. Les exportations mondiales de services se sont multipliées par deux, passant de 762 milliards de dollars à 1230 milliards, soit une progression de 61% en 10 ans (2005/2016).
Dans cet élan, les acteurs du commerce sénégalais ont jugé nécessaire d’adopter de nouvelles stratégies pour renforcer ce secteur considéré comme l’un des plus dynamiques de l’économie du pays avec une contribution de plus de 60% du PIB. Ainsi, le ministère du commerce de concert avec quelques cabinets de conseil en développement et partenaires techniques et financiers, a procédé, jeudi 20 décembre, au lancement officiel de l’étude portant sur le « Projet d’intégration du Commerce ».
Ce projet est constitué de deux composantes, la stratégie de Développement et de promotion des Exportations de Services et de développement du Commerce Electronique. L’objectif majeur de cette rencontre était de réunir tous les parties prenantes afin qu’ils s’approprient de ce projet d’intégration commerciale.
Lors de ces assises, près de 150 participants ont échangé sur les véritables enjeux et défis des exportations des « services modernes » (E-commerce, numérique …).
Pour la directrice associée du cabinet Carapaces, Rouguiyatou Thiam Cissé, l’élaboration de cette cadre stratégique nationale pour promouvoir les commerce électronique revêt d’une importance capitale. « Il s’agit vraiment de faire du Sénégal un leader dans le domaine des services numériques, conformément aux objectifs définis par la Stratégie Sénégal Numérique 2016-2020 », ajoute-t-elle.
La responsable a mentionné que cette volonté politique est de faire du commerce électronique un levier de croissance et de développement. « Avec le développement du commerce électronique, on va assister à une augmentation de la création d’emplois, de la promotion des PME, des Startup, de l’entreprenariat social … », a-t-elle précisé.
Rouguiyatou Thiam Cissé a également relevé « qu’il y a une soixantaine d’acteurs qui évoluent dans le domaine du commerce électronique mais ils peinent à profiter pleinement des atouts du commerce électronique ». « Et c’est le moment de définir les fondamentaux (réglementations, suivi et évaluation) pour permettre à l’ensemble des acteurs de tirer le maximum de profit dans ce secteur, en pleine expansion », rajoute-t-elle.
De son côté, Abdoulaye Ndiaye, directeur du cabinet Institut Compétence et Développement (ICD), a indiqué que « nous comptons rencontrer les acteurs publics, privés ainsi que les partenaires aux développements pour pouvoir identifier les contraintes rencontrées dans le secteur des services ».
« Nous sommes convaincus que cette activité constitue un gisement important en matière de création d’emplois qu’il faudra exploiter », a-t-il souligné, avant de révéler que « le Sénégal est un pays de service puisque sur 100% du PIB plus de 60% sont réalisés par ces derniers. Et ce secteur génère 40 % des emplois au niveau national ».
Dans un contexte d’économie numérique, le Sénégal devra adopter de nouvelles stratégies pour capter davantage des ressources en provenance du commerce électronique, dont le marché africain pèsera environ 75 milliards de dollars pour 600 millions de consommateurs actifs d’ici 2025, selon une étude de McKinsey & Company.