16h 30 GMT : L’ONU condamne la tentative de coup d’Etat et appelle « tous les acteurs à suivre les moyens constitutionnels». Le secrétaire général Antonio Guterres a toujours été opposé «aux changements de pouvoir non constitutionnels, surtout par la force», a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.
16h 00 GMT: Le président tchadien Idriss Déby Itno, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), publie un communiqué de presse dans lequel il a condamné la tentative de coup d’Etat au Gabon et dénoncé toute prise de pouvoir par les armes.
« En tant que président en exercice de la CEMAC, je condamne fermement cette action et rappelle que tout changement anticonstitutionnel ou toute prise de pouvoir par les armes constitue une aberration et une violation des principes fondateurs de l’Union africaine. Je salue la prompte réaction des loyales forces de défenses et de sécurité qui ont mis en échec cette visée subversive », a-t-il déclaré tout en se réjouissant de la condamnation unanime de la communauté internationale.
15h 55 GMT : Sur twitter, Pierre Nkurunziza, le président burundais prend la parole et condamne, au nom du Burundi, « cette démarche antidémocratique » : « j’ai suivi de près la tentative de Coup d’Etat au Gabon et félicite les forces loyalistes qui ont vite rétabli l’ordre. J’encourage mon frère Ali Bongo Ondimba et le Peuple Gabonais durant cette épreuve. Le Burundi condamne avec la dernière énergie cette démarche antidémocratique ».
14h 45 GMT : Dans un communiqué repris par l’agence de presse de l’Algérie, le ministère des Affaires étrangères (MAE) indique que le pays condamne la tentative de « coup de force », se félicitant du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel au Gabon.
« L’Algérie, qui a toujours rejeté toutes les tentatives de prise de pouvoir par la force, se félicite du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel dans ce pays ami et rappelle la position africaine commune prise du 35ème sommet de l’OUA qui s’est tenu à Alger en juillet 1999, consacrée par l’Acte constitutif de l’Union africaine qui condamne et rejette tout changement anticonstitutionnel dans les pays du continent », lit-on dans le communiqué.
14h 00 GMT: Six autres putschistes ont été arrêtés et deux tués selon Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement.
12h 30 GMT : L’on annonce l’arrestation du sous-lieutenant Kelly Ondo Obiang qui s’était présenté tôt le matin à la radio nationale comme le président du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Il a été retrouvé par les forces de sécurité et de défense dans une résidence située non loin de la maison de la radio, caché sous un lit.
11h 58 GMT: La France se prononce : «Nous condamnons toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel. La stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution», a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll.
09h 17 GMT : L’Union africaine (UA) se prononce sur ce qu’il convient de qualifier de « coup d’Etat manqué ». « L’Union africaine condamne fermement la tentative de coup d’Etat intervenue ce matin au Gabon. Je réaffirme le rejet par l’UA de tout changement anticonstitutionnel.», a indiqué Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’organisation sur twitter.
09h 05 GMT: Le porte-parole du gouvernement, Guy–Bertrand Mapangou, confirme l’arrestation des putschistes par les unités du GIGN gabonais qui a donné un assaut dans les locaux de la Radio nationale à Libreville. Quatre des mutins ont été arrêtés, un est en fuite.
08h 39 GMT: Cité par RFI, l’ambassadeur du Gabon à Paris annonce que les putschistes ont été mis aux arrêts.
08h 30 GMT: Réunion à l’assemblée nationale, entre l’Etat-major des Forces armées gabonaises et les hautes autorités du pays, notamment Marie-Madeleine Mborantsuo, Présidente de la cour constitutionnelle, Brice Laurent Laccruche Alihanga, directeur de Cabinet du président et Frédéric Bongo, le chef des services de renseignement, constate le correspondant de Financial Afrik.
6h40. Urgent. Kelly Ondo Obiang de la garde Républicaine a lu le communiqué annonçant le conseil de la restauration.
6H18GMT. Le signal de Radio Gabon est interrompu. (correspondance Financial Afrik). Le Boulevard Triomphal menant interdit à la circulation. Tous les accès menant au palais du Bord de mer bloqués. Tirs sporadiques.
Voici le discours intégral lu par celui qui se présente comme le président du mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS).
Un message qui dit vouloir « clore » le débat «
« Gabonaises gabonaises, chers compatriotes, je suis le Lieutenant Kelly Ondo Obiang commandant adjoint de la Garde Républicaine président du mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS).
Le message à la nation du Chef de l’Etat Ali Bongo visant à clore le débat sur sa santé plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer les lourdes charges liées à la fonctions de président de la République
Une fois encore, une fois de trop les conservateurs acharné du pouvoir dans leur basse besogne continuent d’instrumentaliser et de chosifier la personne d’Ali Bongo Ondimba en mettant en scène un malade dépourvue de plusieurs de ses facultés physique et mentales. Face à toutes ces manoeuvres de manipulation et de théâtralisation et devant le blocage du fonctionnement régulier des pouvoirs publics que cela entraîne à l’heure des défi mondiaux le spectacle désolant de ce discours de nouvel an à la Nation est une honte aux yeux du monde pour notre pays sous le regard complice de la haute hiérarchie militaire, ces officiers généraux supérieurs et subalternes qui ont failli à leur mission, celle de défendre l’intérêt supérieur de la Nation. Ces derniers ont décidé de privilégier leur intérieur personnel.
La patrie nous a tout donné et à fait de nous des personnalités que nous sommes. Nous ne pouvons l’abandonner au moment où elle a le plus besoin de nous.
Ainsi le mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité soucieux de sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire nationale et la cohésion national a décidé ce jour de prendre ses responsabilité afin de mettre en déroute toutes les manoeuvres en cours visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016 ont fait lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales.
Si vous êtes en train de manger arrêtez, si vous êtes en train de prendre un verre arrêtez, si vous dormez réveillez vous, réveillez vos voisins dans toutes les provinces, toutes les villes, tous les villages réveillez vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue en occupant les aéroports, les radios et télévisions, les bâtiments publics jusqu’à ce que nous mettons hors d’état de nuire tous les ennemis de la patrie. Ce lundi 7 janvier 2019 doit être celui du peuple gabonais soutenu par son armée.
Enfin dans quelques heures nous mettrons en place un conseil national de la restauration après consultation de toutes les forces vives de la Nation pour assurer la continuité de l’État et garantir au peuple gabonais une transition. Pour l’intérêt supérieur de la nation, les dignes filles et fils de la patrie sont priés de rejoindre l’Assemblée nationale il s’agit du général Jean Philippe Ntumpa Lebani, colonel Rapontchombo, les acteurs de la société civile suivants: Jean Rémi Yama, Marcel Libama, Paulette Oyane, Laurence Ndong, Bertrand Zibi, tous les chefs de toutes les confessions religieuses sont également conviés à l’Assemblée nationale. Les personnalités politiques, les leaders des partis politiques d’opposition, Lucie Milebou Aubusson, Marius Assoumou, le Secrétaire général du PDG, Peuple Gabonais, nous allons faire ce que nous n’avons jamais fait! Nous implorons l’éternel des armées afin qu’il libère le peuple gabonais de tout esprit de peur et de division.
Fait à Libreville, le 7 janvier 2019.
Par conséquent dans le cadre de l’opération baptisée “ Opération Dignité”, le mouvement demande à toutes les forces de sécurité et à la jeunesse gabonaise” de se joindre à nous en exécutant à la lettre et dès cet instant les mots d’ordre suivants :
Primo, que tous les hommes de rangs et les sous officiers actuellement dans les caserne se procurent par tous les moyens une rames et les munitions.
Le président Ali Bongo absent du pays depuis le 24 octobre.Primo, que tous les hommes de rangs et les sous officiers actuellement dans les caserne se procurent par tous les moyens une rames et les munitions.
Secondo, prenez le contrôle de tous les moyens de transports, les casernes, les postes de contrôles de sécurité, les armureries, les aéroports en fonction de vos positions respectives;
Tertio, que les membres des forces de défenses et de sécurité se trouvant hors des casernes, les militaires retraités et les déserteurs portent leur uniforme avec pour mission d’éclairer le peuple dans la rue.
Ensuite au peuple gabonais en particulier il est temps de prendre notre destin en main l’heure a sonné le jour tant attendu est arrivé, ce jour où l’armée a décidé de se mettre du côté de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos.
Le film des événements
A 05H00GMT, ce lundi 7 janvier 2019. Un groupe armé prend le contrôle de la radio nationale et annonce l’instauration du « Conseil national de la révolution ». Ces événements interviennent une semaine après le premier discours du président Ali Bongo, prononcé le 31 décembre, depuis l’ambassade du Gabon à Rabat. Absent de son pays depuis son malaise subi à Riyad, le président gabonais était en convalescence au Maroc sous fond de spéculations sur son état de santé et de querelle de leaderships entre les membres du clan au pouvoir.
« Nous ne pouvons pas abandonner la patrie »
Le message a été lu par un militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde Républicaine (GR), et se disant président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Trois militaires, coiffés des bérets verts de la Garde Républicaine, étaient visibles sur une vidéo de leur prise de parole circulant sur les réseaux sociaux et authentifiée par l’AFP.
Le mouvement « demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous », a déclaré le militaire en annonçant la mise en place de ce « Conseil national de restauration ». « Nous ne pouvons abandonner la patrie », a-t-il déclaré en jugeant les institutions « illégitimes et illégales ».
Il a souligné que « le jour tant attendu est arrivé où l’armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos ». « Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (…), levez vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue », a encore déclaré le militaire à la radio, appelant à occuper les édifices publics et aéroports dans tout le pays.
Gabon: une situation politique tendue
Les événements en cours à Libreville ont pris de cours les officiels et la classe politique gabonaise dans son ensemble. Le pays s’attendait à la désignation d’un premier ministre et à la formation d’un gouvernement annoncé pour le 11 janvier, consécutivement aux législatives remportées à une écrasante majorité par le parti au pouvoir (le PDG).
Coincidences …
Notons que les USA avaient annoncé, 48 heures avant les événements, déployer 80 militaires au Gabon pour sécuriser les ressortissants américains en République Démocratique du Congo (RDC), pays d’Afrique Centrale en situation de quasi post crise électorale face à la lenteur de la proclamation des résultats des élections présidentielles par la CENI. Simple coincidence? Ce déploiement américain fait suite aux révélations de la Lettre du Continent (bimensuel français très informé sur les milieux politiques du continent) sur un prétendu commando de mercenaires français interpellé récemment par les renseignements gabonais .