Réunie en audience ce 15 janvier, la chambre de première instance de la CPI a décidé d’accorder la « mise en liberté provisoire immédiate » de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé.
Toutefois, leur mise liberté reste suspendue jusqu’à demain mardi où l’accusation pourrait faire un éventuel recours au cours d’une nouvelle audience.
Selon la cour, la procureure Fatou Bensouda n’a pas pu démontrer les allégations de crime de guerre et de crime contre l’humanité portées contre les deux personnalités. En l’occurrence, la cour estime que l’accusation n’a pu « étayer » que les crimes perpétrés durant la crise postélectorale l’ont été dans le cadre d’une « politique d’Etat ou organisation ayant pour but d’attaquer la population civile ».
De même, la chambre a estimé que les discours prononcés par les deux co-accusés durant la période de crise n’ont eu pour objectif « d’ordonner, solliciter ou d’encourager la commission des crimes allégués » et qu’il n’est pas avéré que « l’un ou l’autre des accusé a contribué en connaissance de cause ou intentionnellement à la commission de tels crimes »
Il en ressort que l’angle d’attaque de la procureure qui consistait à démontrer l’existence d’ « un Plan commun », d’une organisation au sommet de l’Etat visant à s’attaquer de façon systématique aux populations civiles opposantes au régime d’alors est battu en brèche par la cour.
L’accusation a donc « échoué à apporter la preuve » des charges ce qui a amené la cour à demander « l’acquittement de l’ensemble des charges » retenues contre Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Leur libération définitive est donc clairement en vue.