[Ce contenu a fait l’objet de plusieurs modifications régulières pendant la cérémonie d’investiture.]
Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila a passé ce jeudi le pouvoir à son successeur Félix Tshisekedi au cours d’une cérémonie d’investiture tenue au Palais de la Nation, cérémonie entre-temps interrompue suite à un malaise du nouveau président en plein discours. Il venait de prêter serment devant la Cour constitutionnelle en présence de son prédécesseur qui lui a remis à son tour les symboles du pouvoir : historique.
« Ce jeudi 24 janvier est un grand jour », a déclaré M. Tshisekedi dans son discours programme. « Nous ne célébrons pas la victoire d’un camp contre un autre », a-t-il ajouté, avant de promettre que la RDC « ne sera pas un Congo de la division, de la haine ou du tribalisme ».
« Nous voulons construire un Congo fort », a poursuivi le nouveau président qui s’est « engagé à se conformer aux obligations constitutionnelles ». Non pas sans saluer plusieurs acteurs dont son opposant Martin Fayulu, le sortant Joseph Kabila et son père Etienne Tshisekedi.
La seule grande annonce que l’on retient de ce discours d’environ une demi heure reste le recensement futur des « prisonniers politiques » par le ministre de la Justice en vue de leur prochaine libération.
Elu le 30 décembre 2018 avec 38 % des voix selon les chiffres officiels, le nouveau président prendra ainsi officiellement les commandes du pays pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois d’après la constitution. Sur les 17 chefs d’Etat invités à prendre part à la cérémonie, seul le Kényan Uhuru Kenyatta a fait le déplacement. Un désaveu pour Félix Tshisekedi, commente-t-on.
Arrivé à la cérémonie ce jeudi sans sa barbichette poivre sel et les cheveux qu’il gardait depuis plusieurs mois, Joseph Kabila avait appelé, la veille dans un message d’environ 15 minutes diffusé à la télévision nationale, les forces politiques issues des élections du 30 décembre à former une coalition pour un « Congo fort et prospère ».
« Grace à la mobilisation de l’ensemble de notre peuple, aux dialogues permanents avec les forces politiques et sociales, à l’action de nos vaillantes forces de défense et de sécurité – chaque jour mieux équipées, plus professionnelles et efficaces – à une diplomatie agissante, à des reformes institutionnelles courageuses notamment la décentralisation et la récente révision du code minier, et à une politique monétaire et une gestion des finances publiques rigoureuses, le pays a été pacifié et réunifié, l’économie stabilisée, puis relancée, la reconstruction engagée, […] et les avancées sans précédent enregistrées en matière de démocratisation et de l’instauration de l’Etat de droit », s’était-il réjoui.