« Soro Guillaume démissionnera en février, c’est entendu, c’est décidé » a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara alors qu’il recevait la presse ivoirienne ce 28 janvier pour des échanges de voeux.
Cette déclaration vient confirmer une rumeur répandue ces derniers mois dans le pays et est certainement le résultat du dernier tête-à-tête que les deux hommes ont eu dans la soirée de ce jeudi 24 janvier dernier.
Il s’agit d’une évolution qui vient sanctionner un malaise qui couvait ces dernières années au sommet de l’Etat entre les deux personnalités dont les relations étaient de plus en plus distantes. Anciennement numéro deux du pouvoir ivoirien, Soro Guillaume qui fut un intime du président Alassane Ouattara au début de son premier mandat, a été relégué au quatrième rang protocolaire avec la mise en place de la vice-présidence et du sénat à partir de fin 2016.
En fin 2016 et début 2017, les mutineries successives et l’arrestation de son chef de protocole Kamaraté Souleymane dit Soul to soul avait alimenté les rumeurs sur la probable implication du chef du parlement dans ce soulèvement qui avait quelque peu ébranlé le pouvoir d’Abidjan et polarisé les rapports Ouattara-Soro. Ce dernier a par la suite boudé plusieurs rencontres politiques du RDR et du RHDP dont le congrès de ce 26 janvier et s’est rapproché de l’ex président Henri Konan Bédié qui fait désormais figure d’opposant numéro un à Ouattara. Dans le même temps, les ambitions présidentielles de Soro étaient distillées par ses partisans réunis au sein de plusieurs organisations politiques dont le RACI.
Cette prochaine démission a lieu dans un contexte politique pré-électorale dans la perspective de la très attendue présidentielle de 2020. Et le plus que probable candidat Soro Guillaume – dont les services démentent une information selon laquelle il se serait déjà déclaré candidat – pourra désormais mieux de vêtir de ses habits d’opposant à celui qui fut par moment considéré comme son mentor politique.